mercredi 30 septembre 2020

Sens des catastrophes naturelles

Sens des catastrophes naturelles



Le 26 décembre 2004, le monde s’est réveillé avec une terrible nouvelle. Un tsunami (tremblement de terre marin) venait de frapper l’île de Sumatra à 7h 58mn 51s (heure locale), générant des vagues meurtrières hautes de 30 mètres. Le choc fut si virulent que selon les géologues, tous les points de la terre avaient bougé d’un centimètre. Mais surtout, ce tsunami avait emporté de ces vagues meurtrières plus de 230.000 vies 1. Ce sinistre géant, tristement enregistré dans les annales de l’histoire récente de l’humanité est un exemple certes douloureux, mais un exemple de sinistre parmi tant d’autres qui ont meurtri la conscience collective. Bien des fois en effet, la nature a déployé ses forces contre l’humanité avec une étonnante méchanceté. Les exemples sont légion : tremblements de terre, cyclones, ouragans, typhons, coulée de boue, chute de météorite, inondations, avancée de la mer, réchauffement climatique et la liste est interminable.

En janvier 2010, un des plus meurtriers tremblements de terre avait fait 220.000  morts à Haïti 2.Alors que des quartiers entiers gisaient sous les décombres, des images de chaines de télévisions internationales présentèrent alors des chrétiens qui célébraient le Seigneur Jésus-Christ au milieu des tas de ruine. Et sur ce qui restait des murs d’une église, on retrouvait écrit : toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Cette ferveur de la foi qui refuse de se perdre dans les décombres d’un pays entier laissé en ruines par un meurtrier tremblement de terre, pose les bases d’un problème moral et théologique à savoir : Dieu permet-Il que la nature se déchaine au point de faucher des vies humaines ? Voici une question à laquelle l’honnêteté de notre foi se doit de répondre. Mais au-delà, trouverons-nous dans les champs de ruine laissés par la férocité de la nature meurtrière, une annonce de la fin des temps ?

Les Ecritures s’ouvrent avec un tableau marqué par une profonde quiétude : le premier couple dans le jardin d’Eden en harmonie parfaite avec Dieu et le reste de la création. L’intrusion du péché occasionnée par la désobéissance de nos premiers parents est, on le sait, à la base du déséquilibre dans lequel se retrouva dès lors la création. C’est rappelons-le, dès cet acte de désobéissance que la terre qui produisait alors de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers Genèse 1v11, se mirent aussi à produire des épines et des ronces Genèse 318. La méchanceté de la nature à l’égard de l’homme trouve donc son origine dans le péché d’Adam. Le renouvellement de la présente création pour faire à nouveau un monde où l’harmonie et l’équilibre perdus seront retrouvés, est une préoccupation majeure qui se lit tout à travers les Ecritures. Esaïe, prophétisant par exemple le millénium à venir laisse entendre de la part du Seigneur: je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus des choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit (…) Le loup et l’agneau paîtront ensemble (…). Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte 65v17/25. Le déchainement de la nature contre l’humanité corrompue ne relève donc pas de la volonté parfaite de Dieu. Toutefois, sa souveraineté qui demeure malgré le péché de l’Homme devrait fixer des limites à ces atrocités. Et c’est justement ce que les Ecritures nous enseignent.

Les catastrophes naturelles sont énoncées par Jésus-Christ notre Seigneur comme des signes avant-coureurs de son retour. En Matthieu 24, il annonce : il y aura en divers lieux, des tremblements de terre v7. L’histoire humaine n’a pas manqué de montrer dans les faits, ces propos du maître. Les 20 siècles écoulés ont précisé avec une étonnante acuité la justesse de cette prophétie annoncée par le sauveur du monde. L’on pourrait voir dans ces déferlements meurtriers des forces de la nature, des instruments du jugement divin. Le déluge aux jours de Noé est la preuve irréfutable que Dieu peut se servir des forces de la nature pour juger l’humanité corrompue. Mais en plus d’être des instruments avec lesquels le Seigneur châtie les crimes des hommes, les catastrophes naturelles racontent bien souvent une toute autre histoire. L’apôtre Paul nous en a conservé d’ailleurs un morceau : La création a été soumise à la vanité, avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or nous savons que, jusqu’à ce jour, la création soupire et souffre les douleurs de l’enfantement Romains 8v20-22. Voilà donc qui éclaire notre lanterne. Soumise à la vanité, à cause du péché d’Adam, la création est en souffrance sous le poids de la corruption. Comparée ici par l’apôtre Paul a une femme qui souffre les douleurs de l’accouchement, la nature fait bien souvent entendre ses cris avec véhémence parfois. Depuis la prophétie de Jésus-Christ en Matthieu 24, l’histoire nous apprend clairement que plus nous avons avancé dans le temps, plus les catastrophes naturelles ont été enregistrées. Seulement au 20e siècle, plus d’une soixantaine de séisme ont été répertoriés3. Nous comprenons donc avec évidence pourquoi notre Seigneur annonce cette catastrophe naturelle comme un signe de son retour. C’est pour la simple raison que parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira Matthieu 24v12. Or plus l’iniquité s’accroit, plus la création souffre sous le poids de la corruption à laquelle elle a été soumise. L’expression de ses gémissements est la diversité des catastrophes naturelles qui frappent notre planète.

Le siècle dernier a enregistré bien plus de catastrophes naturelles qu’aucun autre à travers l’histoire. Ce signe avant-coureur du retour de Jésus-Christ se précise de plus en plus car la création gémit, épuisée de supporter le poids de notre corruption. Espérons que la terre ne tremble plus. Mais si elle tremblait, ou si une quelconque catastrophe naturelle survenait, réalisons alors que nous avons fait un pas de plus vers le retour de Jésus-Christ.

Abomey-Calavi,

Le 30 septembre 2020

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

Références

1 Christopher Gomez, Franck Lavigne, Raphaël Paris et Sylviane Tabarly, « Séisme et tsunami à Sumatra, 2004-2010 : de la catastrophe environnementale et humaine de décembre 2004 à la reconstruction », Géoconfluences, septembre 2010

2 https://www.oxfam.org/fr/seisme-en-haiti-retour-sur-notre-cation

3 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Catégorie:séisme_du_XXe_siècle

 

lundi 28 septembre 2020

Arts chrétiens et publicité: paroxysme et recul


Arts chrétiens et  publicité: paroxysme et recul

C’est avec l’essor de la révolution industrielle que la publicité commerciale fit son entrée dans les média. Les historiens retiennent la date du 16 juin 1836 : jour où Emile de Girardin publia dans son journal, les premières annonces commerciales. C’est le début de la publicité moderne. L’occident alors était en marche vers une industrialisation galopante. Inspirée d’un modèle économique basé sur le capital, la société occidentale n’eut aucun mal à mettre à profit la publicité commerciale comme moyen de générer autant de profit que possible. Le 20e siècle donna à la publicité des moyens plus puissants et plus performants. Ce sont : l’avènement de la radio en 1920 et de la télévision en 1926. Par ces nouveaux moyens de communication, la diffusion des messages publicitaires se fera avec plus d’acuité et sans nul doute avec infiniment plus de succès. Le 20e siècle donne donc naissance aux gigantesques campagnes de masse et accentue la compétitivité entre les entreprises. Faire connaitre, faire aimer et inciter au désir d’achat : telle est la doctrine publicitaire depuis plus d’un siècle déjà. Désormais incurvée dans nos mœurs, elle (la publicité) fait marche quotidienne avec l’Homme de la société postmoderne. Des travaux de recherche publiés en France pour le compte de l’année 2007 avançaient ces données ahurissantes : en cette année-là (2007) un français se trouvait exposé à hauteur de 1200 à 2200 publicités par jour !  L’avènement des réseaux sociaux avec la démocratisation de Facebook en 2006 a renforcé le pouvoir de la publicité dans les médias. Passée des canaux devenus classiques (radio, télévision, presse) aux média sociaux, la publicité numérique a accéléré le pouvoir de la propagande postmoderne. En somme, après plus d’un siècle et demi de campagne publicitaire, notre monde est devenu un vaste marché de consommation, voire de surconsommation.

Au milieu de ce déluge de messages publicitaires, l’Eglise s’est elle aussi mise au goût du jour. Elle n’a pas seulement prêché l’Evangile de Jésus-Christ, mais elle a aussi construit toute une culture publicitaire autour de ce message. Il n’y a à priori rien de mal à faire connaitre le message du salut. C’est d’ailleurs cela l’ordre du maître : allez faire de toutes les nations des disciples Mattieu 28v19. La propagation de la bonne nouvelle s’emboîte visiblement donc avec la doctrine publicitaire. Mais pas toujours. Il y a, insoupçonnée, une restriction que la communication du message du Seigneur nous impose.

Cette restriction est celle de demeurer effacé pour que le massage porté puisse avoir toute sa puissance. Jean baptiste l’avait visiblement compris. Lorsqu’il annonçait le messie et qu’enfin celui qui était annoncé vint, il (Jean-Baptiste) déclara à ses disciples ce qui suit: Il faut qu’il croisse et que je diminue jean 3v30. Plus loin dans les Ecritures, l’auteur du Psaume 115 écrit : non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire v1. Dans la communication du message biblique, il y a donc un besoin de détachement de sorte que ce soit le message qui soit vu et non le messager. Cette séparation nette garantit que la gloire puisse continuer à revenir à Dieu. Le messager quant à lui trouve sa pleine réalisation dans ce recul, ce détachement. Mais à regarder de près, telle n’est pas entièrement la doctrine de la publicité. Le showbizness par exemple (qui concentre une part importante de la publicité à l’échelle mondiale) ne détache pas la star de musique de sa musique en tant qu’objet de publicité. Non ! Bien au contraire la publicité dans ce milieu superpose la star et le produit. Il est donc impossible de détacher l’image d’une vedette de sa propre musique. Pourtant, si nous regardons à l’ensemble de la révélation biblique, cet aspect-là de la doctrine publicitaire devrait être remis en cause dans le milieu des arts chrétiens. Parce que nous ne sommes que des vases et que le message que nous portons prime sur nous-mêmes, notre renommée ne devrait nous importer. Et si notre renommée ne nous importe, notre mode de communication devrait le démontrer. La nécessité de mettre un visage sur le message porté est un emprunt à la doctrine publicitaire fortement inspirée du capitalisme. Mais passée au crible de la Bible, elle ne devrait pas être une norme.

Il est aujourd’hui subtil de mettre le vase au-devant du message porté. Dans le choix des conceptions publicitaires, la mise en avant des posters des hommes de Dieu ainsi que des chantres et autres artistes chrétiens est devenue monnaie courante. Dans certains cas, les églises portent même l’effigie du pasteur ou parfois du couple pastoral. Il y a dans ces cas, volontairement ou non, superposition du vase et du message. Par voie de conséquence, l’artiste chrétien ou l’homme de Dieu devient sur le plan visuel, le point d’attraction du message prêché. Bien que le messager continue de déclarer ne pas être le centre du message qu’il porte, sa politique publicitaire en dit le contraire. Etant volontairement ou non devenu le point d’attraction visuel du message qui lui a été confié par le Seigneur, il risque parfois même sans s’en rendre compte, de devenir une célébrité. C’est-à-dire une personne célébrée pour son talent. Pourtant, le seul qui mérité d’être célébré est celui-là qui est mort sur le bois du calvaire. Paul, le bien-aimé apôtre résume bien notre propos : nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous  II Corinthiens 4v7. Et aux côtés de l’apôtre, l’auteur du psaume 115 martèle encore : non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire v1. Entre culture publicitaire et nécessité de détachement du vase d’avec le message qu’il porte, vivement que l’Eglise postmoderne trouve son chemin entre les balises posées par l’Ecriture.

 

Abomey-Calavi,

Le 28 septembre 2020

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

 

jeudi 24 septembre 2020

La séduction du nouvel âge


 

Cet article est le premier d’une série sur le new age

Le 20e siècle a été marqué par deux guerres mondiales responsables de plusieurs dizaines de millions de morts. L’Homme sorti de ces carnages avaient essentiellement perdu la foi en Dieu, ainsi que dans les institutions sociales et politiques. Au début des années 1960, sur ce sol remué par la barbarie, une nouvelle conception du monde trouvera un terrain fertile, promettant aux hommes une ère nouvelle marquée par le renouvellement de toutes choses. Cette ère nouvelle devrait s’inaugurer non par un processus politique ni même religieux - au sens institutionnel du terme-, mais par des efforts individuels pour parvenir à l’illumination intérieure. Promettant donc aux humains, un nouvel âge marqué par un renouveau spirituel, cette autre conception du monde prendra le nom de new age (nouvel âge en français). Pour les tenants du nouvel âge, l’être humain peut atteindre l’illumination intérieure par l’éveil spirituel, seul moyen de changer l’humanité. Pour y arriver, le new age puise à diverses sources : mysticisme oriental, néo paganisme, psychologie transpersonnelle, mouvement du potentiel humain etc…  De manière plus concrète, le new age séduit ceux qui l’approchent par des tentacules comme le yoga, la télépathie, la recherche d’un état christique, l’usage des mantras, l’ouverture des centres énergétiques et l’ouverture d’un supposé troisième œil.

En diversifiant de la sorte ses sources d’inspiration, le mouvement du nouvel âge se présente comme une construction syncrétique dont il n’est pas toujours aisé de saisir les contours. Mais bien que de sources plurielles, le new age n’a qu’un seul but : faire de l’homme l’artisan de sa propre réalité physique et spirituelle par le moyen du plein potentiel qu’il détient. Voici une promesse qui n’a pas manqué de séduire des générations entières de personnes à la quête d’un sens à donner à leur vie. Mais le scandale le plus grand généré par cette nébuleuse mystique, est d’avoir réussi à s’infiltrer dans l’Eglise au cours de ces 60 dernières années. Vu que le mouvement puise à différentes sources sans être officiellement unifié, il s’est servi de tous les moyens dont il dispose pour atteindre le cœur de l’Eglise.

Dans un premier temps, les théories Yoga ainsi que le néo paganisme et la psychologie transpersonnelle paraissaient inadmissibles par la foi chrétienne. Aujourd’hui pourtant ils sont tacitement admis dans l'Eglise (nous consacrerons d’autres articles à cela). C’est donc par le mouvement de la réalisation du potentiel humain que le new age a réussi à faire son entrée dans la chrétienté. Proposant aux chrétiens de les conduire à une pleine réalisation de leur potentiel, le new age a délicatement introduit dans le Christianisme, les théories du développement personnel. Couplé avec l’évangile de la prospérité, cette approche de l’homme (le développement personnel) a tôt fait de gagner un large public dans le corps de Christ. Pour donner une connotation chrétienne à ce mouvement au sein de l’Eglise, l’accent a très tôt été mis sur le potentiel de Christ en nous, dans la perspective d’atteindre la pleine réalisation de notre identité chrétienne. La version "chrétienne" donc du développement personnel n’a eu de cesse de mettre le doigt sur ce potentiel déposé en l’homme né de nouveau par le Saint-Esprit : lui martelant sans arrêt qu’il est puissant, capable d’accomplir des miracles et même d’être un dieu. Pourtant, silencieusement le Seigneur nous rappelle : Je suis le cep, vous êtes les sarments... sans moi, vous ne pouvez rien faire Jean 15v5.  La séduction de ce message a conduit progressivement le chrétien de la fin du 20e siècle et celui du début du 21e à s’auto-glorifier sans même le réaliser. Par voie de conséquence, l’Evangélisme de notre époque est majoritairement devenu un culte à "l’homme nouveau". Car à force de regarder au potentiel déposé en nous plutôt qu’à celui qui y a déposé le potentiel, nous avons fait le jeu du new age.

L’étape suivante de cette supercherie ésotérique consiste à pousser les chrétiens vers ce que cette nébuleuse mystique désigne comme : l’état christique. Par pernicieuse référence à notre Seigneur et Sauveur, l’état christique est selon les tenants du new age, le plus haut degré de la spiritualité qui consiste à prendre conscience de la divinité qui est en l’Homme et à vivre selon elle (cette divinité). A ce propos, il urge de marquer un arrêt sur le Psaumes 82v6 cité par Jésus-Christ en Jean 10v34 en ces termes: N’est-il pas écrit dans votre loi : j’ai dit : vous êtes des dieux ?  Selon le Psaumes 82 que Jésus-Christ cita, le terme dieu était un titre honorifique accordé aux juges d’Israël uniquement parce qu’il rendait justice : tâche qui revient à l’Eternel Dieu. Débattant avec les juifs de sa divinité, Jésus-Christ cita ce Psaume pour déduire que si de simples mortels ont pu porter à titre honorifique le titre de dieu, il n’est aucunement un scandale que le Fils unique de Dieu revendique sa divinité. Malheureusement, une interprétation fantaisiste de ce passage à donner à bien de chrétiens, l’occasion de se considérer comme des dieux, convaincus de parvenir un jour à la pleine réalisation de leur supposé état christique. Ils ignorent qu’en se considérant tel, ils acceptent le premier mensonge du diable adressé à l’humanité : vous ne mourrez point : mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieuxGenèse 3v4-5. Faire de l’homme l’artisan de sa réalité physique et spirituelle par le moyen de sa propre énergie : voilà ce qu’est le but poursuivi par le mouvement du nouvel âge. Il est triste de voir qu’une chrétienté mal affermie se soit laissée séduite par ce paganisme postmoderne. Demeurons sur nos gardes pour éviter de transformer notre vie chrétienne en un culte dont nous sommes le centre.

 

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

Abomey-Calavi, Bénin

24 septembre 2020

 

lundi 21 septembre 2020

La leçon des 24 vieillards




A quelques conjectures près, nous ne saurons jamais ici-bas, qui sont les 24 vieillards qui apparaissent dans le livre de l’Apocalypse de Jean. D’éminents biblistes ont consacré des années entières de leur vie à méditer la question. Les 24 vieillards sont-ils les 12 représentants des douze tribus d’Israël associés aux 12 apôtres de Jésus-Christ dans le Nouveau Testament ? Nous n’en savons précisément pas  grand-chose. En revanche, le chapitre 4 du livre de l’Apocalypse qui fait mention d’eux les présente comme des êtres humains élevés aux plus hautes positions qui puissent être imaginées. Lecture ! Autour du trône je vis 24 trônes, et sur ces trônes 24 vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d’or Apocalypse 4v4. C’est donc dans la félicité de l’Agneau que nous faisons connaissance avec ces deux douzaines d’anciens. Vêtus de blanc, leurs têtes couronnées d’or et assis chacun sur un trône autour du trône de l’Agneau, il ne fait aucun doute que nos hommes ici soient des rois, partageant le règne du Rois des rois : Jésus-Christ. Si la vie chrétienne était une course (d’ailleurs elle l’est Philipiens 3v14), alors c’est sans exagération que nous dirions que ces 24 anciens sont parvenus jusqu’au bout de la ligne avec tous les honneurs dus à leur rang. Régnant aux côtés de Jésus-Christ et portant un diadème d’or sur leur tête, ils sont le modèle parfait de la réussite chrétienne. Pourtant lorsque l’Agneau avance sa main pour ouvrir le livre sept fois scellé, les 24 vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône…4v10. C’est dans ce dernier geste évoqué au sujet de nos fameux anciens ici décrits que nous trouvons un message extraordinaire pour l’Eglise de notre époque : des couronnes jetées aux pieds de Jésus-Christ.

L’Eglise de notre temps est particulière à bien d’égards. Typifiée par l’église de Laodicée de qui Jésus-Christ a dit : Tu n’es froid ni bouillant Apocalypse 3v16, nous sommes une église passionnée par les richesses matérielles et les succès remportés. Il n’y a au prime abord rien d’anti-biblique d’aspirer à un mieux-être social. Mais lorsque cette quête devient la raison d’être de la foi, alors le christianisme perd sa vocation première : celle d’être une mise en relation avec Dieu non pour ce que Dieu nous donne, mais pour Celui qu’il Est. Un des dangers de l’Eglise de notre temps se trouve malheureusement là : dans la volonté d’entrer en relation avec Jésus-Christ pour les biens que nous pouvons obtenir du Seigneur plutôt que pour le Seigneur Lui-même Jean 6v26. Nous nous sommes de fait retrouvés dans un christianisme fortement inspiré du modèle économique dans lequel nous sommes intégrés. L’essentiel de la démarche chrétienne est dès lors orientée vers les meilleures performances possibles. Challenge après challenge, nous nous efforçons de monter les marches de l’échelle sociale, espérant nous aussi, porter une couronne qui soit vue des hommes et de Dieu. Parfait !

Mais à force de chercher un trône et une couronne, nous avons oublié l’injonction suivante du Sauveur : cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus Matthieu  6v33. Le message évangélique de notre temps est pour l’essentiel en déphasage avec cet ordre du Maître. En lieu et place de la justice de Dieu et de son royaume, ce christianisme qui nous incite à mille performances nous a conduits vers des trônes de bois et des couronnes de pacotille. Parce que oui, nos succès sont vus des hommes mais non de Dieu. Pour remporter une couronne dorée, il nous faut comme les 24 anciens, non courir pour ces couronnes, mais pour le cœur de l’Agneau. Plus grande sera notre proximité avec Lui, plus éclatant sera notre diadème. Mais le message des 24 vieillards ne s’arrête pas là. Ils nous apprennent en jetant leur couronne d’or aux pieds de l’Agneau que même lorsque nos succès auront été conduits par le Seigneur Lui-même, ces couronnes si dorées soient-elles n’auront du prix qu’une fois jetés à ses pieds. Au regard de l’expérience des 24 vieillards donc, notre génération est doublement en retard. Dans un premier temps, elle court pour des trônes de bois et des couronnes de pacotille. Ensuite, il lui faut encore comprendre que même lorsqu’elle aura obtenu du Seigneur ses plus grands succès, c’est aux pieds du maître qu’il faudra les déposer. Une belle leçon d’adoration que celle que nous apprennent les 24 anciens...

21 septembre 2020

Abomey-Calavi, Bénin

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des Religions

jeudi 17 septembre 2020

Les dangers du Néo gospel

Il y a de plus en plus une culture musicale qui tend à se construire tant dans le monde séculier que dans l’Eglise de notre époque. Cette culture musicale a ceci de particulier qu’elle emprunte des rudiments du texte biblique bien que n’étant pas de source biblique. Elle porte le nom de Néo gospel. Le concept justifie le nom qu’il porte à deux niveaux d’analyse. Dans un premier temps, il est question selon les précurseurs de cette culture musicale de sortir l’Evangile des quatre murs de l’Eglise pour l’introduire dans le monde. Ensuite le terme de Néo gospel se justifierait pour eux en ce sens que Jésus-Christ est plus un concept moral qu’un sauveur personnel. En tant que concept donc, Jésus-Christ n’appartient pas au christianisme car il n’aurait fondé aucune religion dit-on. Par voie de conséquence, les chantres du Néo gospel soutiennent que le concept Jésus se retrouve aussi bien à l’Eglise, qu’à la mosquée, dans les couvents vodoun ou en boîte de nuit. Et vu que cette nouvelle approche est essentiellement véhiculée par la musique urbaine, elle entraîne une frange majorité de la jeunesse chrétienne qui ne fait plus de différence entre Gospel et Néo gospel. Il y a pourtant de graves dangers qui se rattachent à cette nouvelle construction culturelle.

Sortir en effet la musique chrétienne des quatre murs de l’Eglise pour en faire un outil d’évangélisation est en soi une initiative louable. Jésus-Christ aux jours de son ministère terrestre ne se privait pas de sortir son message des synagogues pour l’apporter jusque dans la maison des publicains. Il disait d’ailleurs : ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades Luc 5v31. Sortir donc la louange du cadre strict de l’Eglise n’est en soi pas un affront à la parole de Dieu. Le danger se trouve pourtant non loin de là. Lorsque Jésus-Christ sortait son message des synagogues pour l’apporter au gens de mauvaise vie, il conservait la pureté et la puissance de son Evangile. Cette pureté et cette puissance étaient l’exhortation à la repentance et au salut. Son message était radical sans être intégriste. Il disait par exemple que Lui seul est le chemin qui mène au Père Jean 14v6. Or le Néo gospel aujourd’hui tend à gommer de son message, ce qui fait le cœur même de la foi chrétienne à savoir la repentance de nos péchés et le salut uniquement trouvé en Jésus-Christ. Toutefois, pour rester en apparence proche du message biblique, cette nouvelle tendance musicale emprunte des sujets de la Bible comme notamment la bénédiction matérielle, sans jamais faire mention de Jésus-Christ. On entendra aisément dans ces chansons le nom de Dieu tout en niant délicatement sa révélation à travers le sauveur des hommes (Jésus-Christ). Des exemples précis peuvent être donnés. En Afrique de l’ouest notamment, l’ivoirien DJ Kerozen s’est illustré ces dernières années comme un avant-gardiste de cette nouvelle tendance pagano-chrétienne. Entre 2017 et 2019, il envahissait les média avec entre autres titres : le temps, victoire, tu seras élevé, mon heure a sonné etc… Ces paroles de chanson font la part belle à la bénédiction et la grâce divine mais sans jamais faire mention de Jésus-Christ, de sa croix et son salut offert au prix de son sang. DJ Kerozen n’est visiblement pas le seul. Bebi phlip avec son opus chevalier de Dieu (2018), Nikanor (Bénin) avec son dernier succès : Yinkô tché (2020) et bien d’autres artistes au Nigéria voisin sont autant d’exemples d’artistes à succès qui entretiennent l’illusion d’une vie chrétienne sur fond de musique.

Le Néo gospel est d’autant dangereux qu’il est séduisant. Il arrache à la Bible les termes de la bénédiction et de la grâce divine en court-circuitant la croix et le salut. Le danger est encore plus grand lorsqu’on réalise combien les chrétiens adulent cette musique au point de la confondre au gospel dans sa pureté évangélique. A des occasions de réjouissances chrétiennes (mariages, baptêmes, camps de jeunesse etc…) et parfois même à certains cultes, ces chants sont repris en lieu et place de la louange. C’est là, une preuve du sommeil spirituel dans lequel est plongée l’Eglise de notre époque. Le Seigneur notre Dieu ne tolère pas qu’un feu rival soit apporté sur son autel Nombres 3v4. Notre but n’est pas de faire de l’anti-publicité à ces nouveaux chanteurs à succès. Nullement ! Ce qui nous importe c’est de conserver inviolé le cœur de l’Epouse de Jésus-Christ. Vivement que ce message soit entendu. Car cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeilRomains 13v11

Abomey-Calavi,

Le 17 septembre 2020

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

lundi 14 septembre 2020

La physique quantique au service de la Trinité




C’est à la théologie de la Trinité que l’Eglise de notre époque s’est en partie attaquée ; jugeant bon de remettre en cause les fondements même du Christianisme sous le prétexte que le terme Trinité n’apparait nulle part dans les Écritures. Il est vrai que l’expression en soi n’est nulle part apparue dans les deux testaments. Mais si nous devrions accorder ou non, foi à une doctrine selon que le  terme qui en désigne le contenu apparait littéralement ou non dans les Écritures, il n’y aurait alors pas que la Trinité qui serait mise en doute. Le Millénium par exemple est une expression latine qui désigne une construction doctrinale en laquelle nous croyons sans que jamais pourtant, l’expression n’apparaisse dans les deux testaments. Nous ne manquons pas pour autant de croire que Jésus-Christ reviendra pour établir son règne sur terre pendant mille ans en guise de sabbat pour la création et d’introduction à l’éternité Apocalypse 20v1-11. Pareillement, la formulation du terme Trinité n’apparait pas littéralement dans les Écritures, mais au même titre que le Millénium, une multitude de passages bibliques démontrent sans qu’on puisse le nier, que notre Dieu est à la fois : Père, Fils et Saint-Esprit. D’éminents exégètes ont débattu de la question pendant des siècles et je vous recommande aux travaux des professeurs Henry THIESSEN et Don CARSON sur le sujet. Au même titre que leurs prédécesseurs à travers l’histoire, les adversaires du message trinitaire se basent sur le caractère contre-intuitif de cette révélation biblique. Expliquons-nous. 

Dieu nous révèle à travers les Evangiles (entre autres) qu’il est un Père. Une telle révélation de Dieu ne gêne pas notre perception des choses parce qu’elle s’accorde avec notre intuition. Aisément donc nous trouvons dans les Ecritures les justificatifs de cette révélation. Il en va de même lorsqu’il est dit que Dieu est un époux ou un ami etc… Mais lorsque la révélation biblique nous apprend que le Dieu que nous servons est à la fois Père, Fils et Saint-Esprit tout en étant une seule personne, notre perception du sujet se crispe parce que cette vérité-là est contraire à notre intuition. Ceci, pour la simple raison que dans notre vision du monde qui nous entoure, rien ne renvoie à une telle possibilité. C’est malheureusement au compte de notre intuition que nous jugeons de la nature substantielle de Dieu, telle que révélée. Pourtant, notre jugement pourrait tout de suite être révisé lorsque les Sciences physiques nous font découvrir le monde des particules élémentaires et leur étrange comportement.

Au début du 20e siècle, Albert Einstein relativise notre connaissance du monde tel que nous le connaissions jusque-là. Sans trop le vouloir, il se retrouve avec d’autres scientifiques à être précurseurs d’une nouvelle science: la mécanique quantique. Si la physique classique étudiait jusque-là le comportement de la matière au niveau des assemblages d’atomes, la physique quantique quant à elle découvrait un monde étrange et fascinant, celui des particules élémentaires. En observant le comportement des particules à ce niveau subatomique de la matière, Einstein, Bohr, Schrödinger et les autres découvrirent l’inexplicable ! De toutes les bizarreries que ces brillants scientifiques ont mis en évidence dans ce fabuleux monde subatomique, je choisis de vous présenter : la superposition et l’intrication quantique.

Le principe de la superposition quantique stipule que si une particule peut se trouver en un point A ou en un point B, alors elle se trouve simultanément en A et en B. Bizarre n’est-ce pas ? Mais combien passionnant. Cela revient tout simplement à dire qu’en physique quantique, si Jacques peut se trouver à Paris et plus tard à Cotonou, alors Jacques est à la fois à Paris et à Cotonou ! Le principe de l’intrication stipule quant à lui que deux particules liées se trouvent alors dans un état quantique dans lequel elles ne forment qu’un seul système, un tout indivisible et invisible mais réel. En langage courant, imaginez deux objets séparés par exemple de 1000 km de distance. Une fois intriqués, passez de la peinture bleue sur l’objet O1, au même instant, l’objet O2 devient bleu sans que vous n’ayez eu besoin de lui mettre la même peinture. Eh oui ! Je ne vous parle pas de fiction imaginée par un rêveur fou. Non ! Je vous parle de science physique, prouvé par un siècle de recherche fondamentale et d’expérimentation.

Résumons-nous donc: les particules au niveau subatomique sont capables de superposer leurs états de sorte qu’elles se trouvent simultanément en un point A et B. Ensuite, une fois intriquées elles forment un système indivisible et invisible. La matière au niveau subatomique nous apprend en définitive qu’une infinité d'états est possible. Car, si une particule peut superposer ses états en étant à la fois ceci, cela, et cela encore alors pourquoi le Dieu de la Bible devrait-il s’empêcher d’être plusieurs personnes à la fois, distinctement et en même temps de manière indivisible ? Notre intuition est trop limitée pour comprendre la Trinité au même titre qu’elle est incapable de saisir les phénomènes quantiques. Toutefois, ce n’est pas parce que nous ne saisissons pas intuitivement les états quantiques qu’ils ne sont pas réels. Au contraire, leur découverte nous ouvre un monde nouveau dans lequel nous saisissons la possibilité de la Trinité divine.

Bonne méditation…

 

14 septembre 2020

Abomey-Calavi, Bénin

Samuel GOHOUNGO

M/A Historien des religions

 

jeudi 10 septembre 2020

Les crimes du troisième cavalier



Le livre de l’Apocalypse est réputé pour présenter aux lecteurs de la Bible, des tableaux intrigants et visiblement inexplicables. Pourtant, un examen attentif du message qu’il nous délivre nous présente à bien d’égards, avec une étonnante précision, les événements de notre actualité vu depuis  la Bible. Le chapitre 6 du livre est particulièrement passionnant pour comprendre la marche de l’histoire des hommes jusqu’à aujourd’hui. Pour cause, les cinq premiers sceaux qui sont ouverts par l’Agneau nous dévoilent des constantes de l’histoire de l’humanité : fausse religion, guerre, fléaux, famines etc… Ce n’est pas ici le lieu de disserter sur la nature des 7 sceaux. Nous reviendrons dans un tout autre article. Celui-ci est plutôt destiné à nous donner une explication du sens du troisième sceau et ses incidences pour l’actualité que nous présentent au quotidien les journaux. Quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant qui disait : viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main Apocalypse 6v5.

Sous le secret jalousement gardé par le troisième sceau se cache un cavalier. Il est d’autant sombre qu’il est de noir vêtu et tient dans sa main une balance. Bien que fort intrigant, il n’est pas si difficile à identifier. La balance qu’il tient dans sa main notamment trahit son identité : il est en rapport avec la justice commerciale. La suite du passage nous le prouve avec l’injonction qui lui est faite : une mesure de blé pour un denier, trois mesures d’orge pour un denier. Mais ne fait point de mal à l’huile et au vin v6. Le blé et l’orge sont des céréales de bases dans les milieux tempérés. Ils y sont à la base d’une partie majeure des habitudes alimentaires. En revanche, un denier était l’équivalent d’un salaire journalier d’un travailleur moyen Matthieu 20v2.  Par voie de conséquence, le cavalier noir mis en évidence par l’ouverture du troisième sceau avait autorité de faire grimper si haut les prix des denrées céréalières qu’il fallait le salaire d’une journée de travail pour s’acheter une mesure de blé. Autrement, un salaire journalier devrait à peine suffire à s’alimenter convenablement. Puis le lendemain approchait avec ses mêmes défis renouvelés. Il ne fait donc aucun doute. Ce maudit cavalier est bien responsable des nombreuses injustices économiques dont nous sommes témoins depuis l’aube des temps.

Aujourd’hui encore, 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation dans le monde. Alors que les statistiques de l’ONU à ce sujet étaient en légère baisse depuis les années 2000, les chiffres repartent en hausse depuis l’année 2015. Selon l’ONU/FAO, 25.000 personnes meurent chaque jour de sous nutrition dans le monde. Il s’agit-là de la première  cause de mortalité sur notre planète. Aujourd’hui donc comme hier, alors que vous lisez cet article, le cavalier des injustices économiques a encore frappé, emportant derrière lui, 25 milliers de vies qui n’ont pas eu droit depuis bien longtemps à un dîner minimum. Et ce sera pareil demain et tous les autres jours. A moins que nous prions ! Car oui, il y a une restriction qui est faite à ce méchant cavalier : Ne fais point de mal à l’huile et au vin v6.  Si cet esprit est responsable des milles et une injustices économiques décrites plus haut, il ne peut cependant pas s’attaquer à l’huile et et au vin : symbole de ce que Dieu nous donne non au prix de laborieuses journées de travail, mais par pure grâce Deutéronomes 7v13. Il est donc certain que ce que la grâce souveraine de Dieu nous attribue ne sera jamais dérobé par ce cavalier. Notre assurance peut sans aucun doute s’appuyer sur cette prophétie.

Toutefois, nous avons une responsabilité en tant qu’Eglise de nous lever dans l’intercession. Car, plus les disparités économiques s’accentuent, plus le troisième cavalier du livre de l’Apocalypse se réjouit de ses crimes. Une autre raison tout aussi importante d’intercéder est la fin des temps qui approche à grands pas. Car plus nous nous rapprochons de la fin, plus le pouvoir de destruction de cet ange de la mort se précise. Avant donc la fin qui est inévitable, notre intercession peut ralentir l’œuvre de ce cavalier maudit et redonner à 800 millions de personnes, la possibilité de manger à leur faim.

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

10 septembre 2020

Abomey-Calavi, Bénin

 

lundi 7 septembre 2020

Les nouvelles industries du prophétique

 

Son nom est Jean Tetzel. Il est resté célèbre dans l’histoire de l’Eglise, pour une raison particulière : la vente d’indulgences dont il avait la charge. En 1515, le pape Léon X organise une grande campagne de lever des fonds pour achever la construction de la basilique St-Pierre de Rome entamée 65 ans plus tôt (en 1450). Dans le contexte du début du 16e siècle, les indulgences étaient des certificats signés de la main du pape et qui avaient vocation de libérer du purgatoire les âmes qui attendaient le paradis. L’Église catholique se réservait le droit pontifical de réduire la durée d’un supposé séjour des âmes dans le supposé purgatoire défendu sans fondements bibliques. Pour faire simple, acheter un de ces certificats signés de la main du pape autorisait systématiquement une âme à entrer au paradis. La tradition a attribué au célèbre prêtre dominicain Jean Tetzel, la déclaration suivante : Aussitôt que votre argent tinte dans ma caisse, l’âme de votre défunt est libérée du purgatoire.

Cette monétisation de l’entrée au paradis a suscité l’indignation des premiers réformateurs en tête desquels, Martin Luther (1483-1546). En remettant d’abord en cause l’existence du purgatoire, Luther et les autres réformateurs critiquèrent sur la base de la Bible, la vente des indulgences qu’ils qualifient alors de commerce honteux. De ce vif débat qui dura plusieurs années naitra la réforme protestante qui est le divorce théologique le plus important de l’histoire de l’Eglise. Il s’en suivra la naissance des églises de la réforme desquels les communautés évangéliques tirent leur source. Il y a donc 500 ans, le protestantisme (avec ses principales variantes) est né dans la perspective de faire bloc contre l’idée même de la vente du salut. Lequel salut, scandaient les réformateurs, s’obtient par la foi en Jésus-Christ et par la foi seulement.

Cet héritage baptisé la Sola fide (la foi seule) a constitué la caractéristique principale des courants évangéliques jusqu’à la fin du 20e siècle. Mais le message de la foi qui seule sauve a été profondément altéré ces dernières années au sein des mouvements évangéliques. Il n’est plus question de purgatoire certes, ni même de messes après la mort pour soulager et raccourcir le séjour d’une âme en ce lieu supposé. Mais la monétisation du salut est tout aussi importante qu’aux jours de Jean Tetzel. La théologie de la prospérité se vente de trouver dans les possessions matérielles la preuve selon elle irréfutable du salut. Autrement, votre santé financière dès ici-bas démontre que vous êtes sauvé. Superposant de fait le salut aux biens matériels, les prophètes de la prospérité ajoutent que pour être bénis, il faut donner de manière spéciale en plus des dîmes et offrandes déjà érigées en système légal. Pour "acheter" les faveurs de Dieu au cours des prières extra, il faut bénir l’homme de Dieu avec autant de billets de banque que possible. Fleurit alors le commerce des huiles d’onction venues spécialement d’Israël ou d’ailleurs ; des mouchoirs ayant été en contact de tel ou tel autre homme de Dieu ; des bouteilles d’eau ou des bibles bénis etc… Il s’est développé avec le temps, une industrialisation du prophétique (pour reprendre les termes du sociologue des religions, Luc SOSSOU).

Cette nouvelle et honteuse industrie du prophétique a ceci de dangereux qu’elle soutient que la prospérité financière et matérielle est le signe visible du salut. Une preuve du salut qu’il faut visiblement acheter à coup de billets de banque. Les nouveaux prophètes de la prospérité sont donc aussi coupables que l’Eglise Catholique du 16e siècle. L’ironie de l’histoire se situe en 1967. Le 1er janvier de cette année-là, le pape Paul VI reconnait dans la constitution apostolique indulgentiarum doctrina que : « des abus se sont introduits dans la pratique des indulgences ». Il faut en effet ne pas être dupe. Le concile du Vatican II ne rejette pas la théologie des indulgences. Il en souligne et dénonce seulement les abus. Or en soi, c’est "l’achat"des faveurs de Dieu qui est un abus et une distorsion du message de la Grâce. Autrefois les protestants évangéliques étaient attachés à la foi comme moyen unique de parvenir au salut et de bénéficier des faveurs du Seigneur. Aujourd’hui pourtant, la foi en Jésus-Christ semble ne plus suffire. Prières spéciales, bibles et bouteilles d’eau bénies, trafic d’huile d’onction venues d’Israël ont perverti la simplicité la foi en l’œuvre salvatrice de notre Seigneur Jésus-Christ. Toutefois, comme aux jours du prophète Elie (environ 8 siècles avant Jésus-Christ), Dieu s’est suscité un reste qui se garde de la corruption. Vivement que fassiez partie de cette armée. 

 

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

07 septembre 2020

Abomey-Calavi, Bénin

 

 

 

 

 

 

jeudi 3 septembre 2020

Le Cyberespace: Jalon vers la grande tribulation




La fin du 20e siècle a consacré l'avènement d'une nouvelle ère inaugurée par internet. L'homme dès lors pouvait en un seul clic, abolir des distances inimaginables. Via cette autoroute de l'information automatique, la société actuelle a vu progressivement ses frontières fondre dans un environnement virtuel. L'espace géographique que nous connaissions autrefois bien qu’existant toujours a laissé place à un monde de plus en plus numérique : le cyberespace! Dans ce monde nouveau et virtuel, des milliards de personnes à la surface du globe se rejoignent de manière presque instantanée. Les idées sont répandues à une vitesse vertigineuse de sorte que de Los Angeles à Parakou, les individus interconnectés se sentent appartenir à une même communauté. Pour preuve, des statistiques de novembre 2017 révèlent que 2,1 milliards d'individus sont inscrites sur Facebook. Ce qui revient à dire qu'il y a sur ce seul réseau social plus d'êtres humains qu'il n'y en avait sur la planète il y a seulement 200ans!

Il y a certes de nombreux avantages que nous proposent internet et les réseaux sociaux. Des avantages dont nous tirons quotidiennement profit et mis au compte même de l’évangélisation comme le partage d’informations quasi instantané. Toutefois, le cyberespace reste une épée à deux tranchants dont nous ne voyons pas souvent la seconde lame. Outre les déviances morales que nous propose cette nouvelle géographie de l’espace, internet est entrain de poser les bases d’un nouvel ordre mondial. L’abolition des frontières naturelles et la constitution de presque toute l’humanité en une méga nation est un fait en construction. Des pharaons d’Egypte aux Césars de Rome et jusqu’à la folie d’Adolf Hitler, les hommes de pouvoir ont toujours voulu unifier le monde sous une seule domination politique. Mais ils échouèrent devant les frontières naturelles, politiques ou culturelles érigées par les peuples. Le méga projet du cyberespace lui ne connait pas cette limite. A défaut de nous inclure pour le moment sous une domination politique mondiale, internet et ses tentacules tendent à unifier la société en un monde virtuel, un village planétaire comme on le dit. Un village planétaire dans lequel la monnaie et les marchés de consommation devenues virtuels peuvent être facilement contrôlés. Ce contrôle des marchés et de la monnaie se fera en toute aisance quand l’antichrist aura instauré son ordre mondial : Elle (la bête) fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçoivent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne puisse acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom Apocalypse 13v16-17

Car oui, en plus de nous interconnecter en de nombreux réseaux sociaux, le cyberespace nous ouvre d'autres horizons : celui des marchés numériques. Via internet en effet, nous achetons et vendons en ligne en un simple clic. Des marchés spécialisés sont apparus à cet effet comme Amazon qui depuis  20 ans est leader mondial du commerce en ligne.

Ces marchés virtuels ont à l'évidence popularisé une nouvelle forme de monnaie : la monnaie numérique! Grâce à ce procédé, nous stockons nos avoirs bancaires sur support électronique et il suffit d'un clic pour acheter depuis Calavi (Bénin), un service présenté par une entreprise basée à St-Petersburg (Russie). Nos cartes de crédits prennent de plus en plus le pas sur la monnaie fudiciare.

Cette marche rapide de notre société vers la numérisation des marchés et de la monnaie révèle encore une fois comment le monde numérique que nous nous sommes créés est à la fois fascinant et effrayant. Fascinant parce qu'il nous offre des possibilités inouïes mais effrayants parce que nos échanges peuvent être aisément contrôlés. La puce magnétique insérée à titre expérimentale déjà dans certains pays est un exemple frappant. Ce gadget électronique de la taille d'un grain de riz pourrait contenir toutes nos informations y compris nos informations bancaires. Implanté sous la peau de la main, il fonctionnerait comme une carte bancaire numérique avec laquelle nous pourrions acheter et vendre tel qu'annoncé par le passage cité plus haut. Ce monde numérique à la fois fascinant et effrayant que nous nous sommes créés, place la fin des temps dans le domaine de la possibilité immédiate. Car oui : La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière Romains 13v12.

Il ne s’agit pas d’être alarmiste. Notre propos ici ne vise pas à un boycott d’internet et un retrait du cyberespace. De toutes façons une partie de nos vies s’y trouve déjà. Il convient plutôt de prendre conscience que la marche rapide vers la numérisation de nos rapports en société est un signe des derniers temps.

     Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions 

Mer rouge et Jourdain : deux traversées pour une destinée

  Après deux millénaires de pâques chrétienne, il peut paraitre inutile d’écrire à ce sujet. La question semble avoir été épuisée par des ...