Son
nom est Jean Tetzel. Il est resté célèbre dans l’histoire de l’Eglise, pour une
raison particulière : la vente d’indulgences dont il avait la charge. En 1515, le pape Léon X organise
une grande campagne de lever des fonds pour achever la construction de la
basilique St-Pierre de Rome entamée 65 ans plus tôt (en 1450). Dans le contexte
du début du 16e siècle, les indulgences étaient des certificats
signés de la main du pape et qui avaient vocation de libérer du purgatoire les
âmes qui attendaient le paradis. L’Église catholique se réservait le droit
pontifical de réduire la durée d’un supposé séjour des âmes dans le supposé purgatoire
défendu sans fondements bibliques. Pour faire simple, acheter un de ces certificats
signés de la main du pape autorisait systématiquement une âme à entrer au
paradis. La tradition a attribué au célèbre prêtre dominicain Jean Tetzel, la
déclaration suivante : Aussitôt que votre argent tinte dans ma
caisse, l’âme de votre défunt est libérée du purgatoire.
Cette
monétisation de l’entrée au paradis a suscité l’indignation des premiers réformateurs
en tête desquels, Martin Luther (1483-1546). En remettant d’abord en cause
l’existence du purgatoire, Luther et les autres réformateurs critiquèrent sur
la base de la Bible, la vente des indulgences qu’ils qualifient alors de
commerce honteux. De ce vif débat qui dura plusieurs années naitra la réforme
protestante qui est le divorce théologique le plus important de l’histoire de l’Eglise. Il s’en suivra la naissance des églises de la réforme desquels les
communautés évangéliques tirent leur source. Il y a donc 500 ans, le
protestantisme (avec ses principales variantes) est né dans la perspective de
faire bloc contre l’idée même de la vente du salut. Lequel salut, scandaient
les réformateurs, s’obtient par la foi en Jésus-Christ et par la foi seulement.
Cet
héritage baptisé la Sola fide (la foi seule) a constitué la
caractéristique principale des courants évangéliques jusqu’à la fin du 20e
siècle. Mais le message de la foi qui seule sauve a été profondément altéré ces
dernières années au sein des mouvements évangéliques. Il n’est plus question de
purgatoire certes, ni même de messes après la mort pour soulager et raccourcir
le séjour d’une âme en ce lieu supposé. Mais la monétisation du salut est tout
aussi importante qu’aux jours de Jean Tetzel. La théologie de la prospérité se
vente de trouver dans les possessions matérielles la preuve selon elle
irréfutable du salut. Autrement, votre santé financière dès ici-bas démontre
que vous êtes sauvé. Superposant de fait le salut aux biens matériels, les
prophètes de la prospérité ajoutent que pour être bénis, il faut donner de
manière spéciale en plus des dîmes et offrandes déjà érigées en système légal.
Pour "acheter" les faveurs de Dieu au cours des prières extra, il faut bénir
l’homme de Dieu avec autant de billets de banque que possible. Fleurit alors le
commerce des huiles d’onction venues spécialement d’Israël ou d’ailleurs ;
des mouchoirs ayant été en contact de tel ou tel autre homme de Dieu ; des
bouteilles d’eau ou des bibles bénis etc… Il s’est développé avec le temps, une
industrialisation du prophétique (pour reprendre les termes du sociologue des
religions, Luc SOSSOU).
Cette
nouvelle et honteuse industrie du prophétique a ceci de dangereux qu’elle soutient
que la prospérité financière et matérielle est le signe visible du salut. Une
preuve du salut qu’il faut visiblement acheter à coup de billets de banque. Les
nouveaux prophètes de la prospérité sont donc aussi coupables que l’Eglise
Catholique du 16e siècle. L’ironie de l’histoire se situe en 1967.
Le 1er janvier de cette année-là, le pape Paul VI reconnait dans la
constitution apostolique indulgentiarum
doctrina que : « des abus se sont introduits dans la pratique des
indulgences ». Il faut en effet ne pas être dupe. Le concile du Vatican II
ne rejette pas la théologie des indulgences. Il en souligne et dénonce
seulement les abus. Or en soi, c’est "l’achat"des faveurs de Dieu qui est un
abus et une distorsion du message de la Grâce. Autrefois les protestants
évangéliques étaient attachés à la foi comme moyen unique de parvenir au salut
et de bénéficier des faveurs du Seigneur. Aujourd’hui pourtant, la foi en Jésus-Christ
semble ne plus suffire. Prières spéciales, bibles et bouteilles d’eau bénies,
trafic d’huile d’onction venues d’Israël ont perverti la simplicité la foi en
l’œuvre salvatrice de notre Seigneur Jésus-Christ. Toutefois, comme aux jours
du prophète Elie (environ 8 siècles avant Jésus-Christ), Dieu s’est suscité un
reste qui se garde de la corruption. Vivement que fassiez partie de cette
armée.
Samuel
GOHOUNGO
M/A
Histoire des religions
07
septembre 2020
Abomey-Calavi,
Bénin
Plus l'église catholique est agressée ,plus elle avance. Ce ne sont pas de tels écrits hors contexte du catholicisme qui l'arrêteront. Sachez que le purgatoire est bien biblique comme la Trinité. Cependant aucun des deux termes ne sont pourtant pas mentionné dans les Écritures
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Samuel GOHOUNGO a ajouté un commentaire à "Les nouvelles industries du prophétique"
Il y a 2 heures
Je voudrais répondre au frère David Lali qui, blessé dans sa catholicité estime que cet article n'est pas "chrétien" car selon lui, le purgatoire est autant biblique que la trinité. Le but de mon article n'est nullement d'indexer l'église catholique. Toutefois, la vérité historique ne peut être occultée. Au 16e siècle, le Pape Léon X s'est rendu coupable de vendre des certificats qui assureraient l'entrée au paradis. Il n'y a rien de plus ignoble. Toutefois, je n'ai revisité cette sombre page de l'histoire de l'Eglise pour porter un jugement sur l'église catholique mais dans le but d'interpeler les communautés évangéliques auxquelles j'appartiens. Le but cher David était de critiquer chez les évangéliques, la pratique des indulgences alors qu'il y a 500 ans, c'est pour raison de ces pratiques que nous avions quitté l'église catholique. Le devoir de l'historien que je suis est d'enseigner l'église à éviter les erreurs déjà commises dans le passé. Merci donc de lire en toute objectivité. À présent la question du purgatoire. Il s'agit là d'un passionnant débat de théologie. Pour faire court, je pourrais te citer d'un bout à l'autre de la Bible une centaine de versets qui justifient la trinité. Mais il n'existe pas un seul passage biblique qui témoigne du purgatoire. Je te lance donc un défi sur cette page. Celui de nous prouver que le purgatoire est biblique. Je suis au regret de te dire que d'avance, ton entreprise est vouée à l'échec... Cordialement...
Il faut cependant cesser de remuer le couteau dans la plaie. Ce n'est pas chrétien de raviver ce qui pourrait empêcher d'éventuelles approches de l'unité des chrétiens chrétiens. Merci de comprendre. Soyons un peu miséricordieux
RépondreSupprimerIl faut cependant cesser de remuer le couteau dans la plaie. Ce n'est pas chrétien de raviver ce qui pourrait empêcher d'éventuelles approches de l'unité des chrétiens chrétiens. Merci de comprendre. Soyons un peu miséricordieux
RépondreSupprimerIl faut cependant cesser de remuer le couteau dans la plaie. Ce n'est pas chrétien de raviver ce qui pourrait empêcher d'éventuelles approches de l'unité des chrétiens chrétiens. Merci de comprendre. Soyons un peu miséricordieux
RépondreSupprimerC'est bien dommage
RépondreSupprimerCar cette doctrine perd des âmes depuis des siècles en croyant les avoir sauvé. Toute en sachant qu'ils les perdent en remplissant leurs poches