vendredi 15 avril 2022

Mer rouge et Jourdain : deux traversées pour une destinée

 

Après deux millénaires de pâques chrétienne, il peut paraitre inutile d’écrire à ce sujet. La question semble avoir été épuisée par des siècles de littérature abondante. Tout ou presque est su au sujet de cette fête que l’Eglise a elle-même hérité d’un millénaire et demi de Judaïsme. Pourtant, dans cette crise doctrinale que connait au 21e siècle la plus grande institution de tous les temps (l’Eglise), il nous a paru urgent de nous pencher à nouveau sur le sujet. Il y a en effet de nombreuses facettes à cette seule question. Aussi avons-nous choisi de nous pencher sur un seul aspect du sujet, mis en rapport avec l’actualité brulante de l’église de notre génération.   

La pâque est on le sait, la fête qui commémore la sortie d’Egypte du peuple d’Israël après quatre siècles de servitude Exode 12. La traversée de la mer rouge qui symbolise tout cet exode, est un type du passage de ce peuple de la servitude à la liberté, et de la mort à la vie. Pourtant, selon le plan de Dieu, la traversée de la mer rouge devrait être une des deux (traversées) qui attendaient Israël sur son chemin vers la liberté. Dans le plan initial de l’Eternel, après trois journées de marche, ils devraient se retrouver face au Jourdain. Finalement ce n’est que quarante ans après qu’ils firent l’expérience de cette autre traversée qui les introduisit dans le pays du lait et du miel ; dans le pays de la vie Josué 3v1-17. De fait, si la traversée de la mer rouge marque leur sortie de l’Egypte (image de la mort spirituelle), la traversée du Jourdain quant à elle les introduisit dans le pays du miel et du lait (image de la vie retrouvée). A proprement parler donc, l’exode qui fut introduit par la sortie d’Égypte marquée par le passage de la mer rouge, trouve son épilogue dans une autre traversée : celle du Jourdain qui les introduisit en terre promise. Les deux événements se complètent pour faire le sens intime de la pâque juive.

Héritée de la tradition juive, la fête dans sa dynamique chrétienne prend un sens plus profond et davantage prophétique. Dans le seul acte de l’offrande de Christ, nous trouvons cumulé, le sens des deux traversées que nous avons évoquées plus haut, au sujet d’Israël. Par sa mort, il déchira le voile de la mort en tant que principe nourricier du péché. Il nous entraina avec lui dans cette ‘’mort à la mort’’. Puis, dans sa résurrection, il s’introduisit dans le ciel, jusque devant le propitiatoire de l’ache de l’alliance qui se trouve dans le Tabernacle de cieux Hébreux 9v11-12. Il entra dans la vie, traversant ainsi, d’une certaine, son Jourdain à lui. La pâques chrétienne reprend donc les matériaux de la pâque juive pour lui donner un sens plus profond, davantage prophétique.

Il est fort utile à notre sens de rappeler à l’Eglise du 21e siècle qu’elle est passée par sa mer rouge et son Jourdain car, elle a bien souvent tendance à soupirer après les délices sensuels de l’Egypte. Oui en effet, il est curieux de voir combien notre Eglise est déjà fatiguée du salut que Jésus-Christ lui a chèrement acquis au prix inestimable de sa vie. Aujourd’hui par exemple, le ‘’ministère des anges’’ est enseigné au point de prendre le pas sur le ministère de la réconciliation accompli à la croix Romains 5v11. Des ‘’hommes de Dieu’’ se plaisent à vendre de l’huile dite ‘’venue d’Israël’’, sous le fallacieux prétexte qu’elle aurait une ‘’onction spécial’’. Pire encore, la théologie douteuse de la paternité spirituelle tend à se substituer à la médiation de Jésus-Christ Matthieu 23v9, I Timothée 2v5. Des pères voire des ‘’papes évangéliques’’ ont émergé aux quatre coins du globe, demandant à leurs fidèles de prier au nom de l’onction qui serait sur leur vie. La liste des déviances de cette église laodicéenne est longue. A la regarder de près, on pourrait voir le peuple d’Egypte dans le désert, entre la mer rouge et le Jourdain, et qui désire ardemment retourner en Egypte. Dans l’épisode du veau d’or, nous pouvons encore entendre leurs voix, sur les pages silencieuse de nos Bibles : ‘’ allons, fais-nous un dieu qui marche devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu Exode 32v1.

A l’instar de l’épisode du veau d’or, Israël à bien souvent perdu son chemin dans le désert. Selon que la traversée du Jourdain marque leur entrée dans le pays promis, cet événement revêt pour nous, un double sens. Il est spirituel ainsi que prophétique. Spirituel parce que notre traversée du Jourdain peut s’apparenter à la résurrection de notre sauveur : résurrection dont nous jouissons déjà les fruits ici-bas Ephésiens 4v8. Mais il a pour nous, un sens tout aussi prophétique, selon que notre pays promis n’est pas ici-bas, mais dans le ciel Philippiens 3v20-21. En attendant donc de traverser notre Jourdain éternel, gardons-nous de vouloir retourner en Egypte. Gardons-nous de tout ce qui tend à combattre l’œuvre de la croix dans nos vies. Veillons sur le sens intime et singulier de notre pâques. Pour Israël, il s’était agi d’un vœu d’or ; pour nous,  il est question de ‘’pères et de papes évangéliques’’, d‘huile spéciales venues d’Israël, de ministère des anges qu’il faut apprendre à connaitre, de téléportation et de cabale juive déguisée en message évangélique. Laissant derrière nous l’Egypte et la mer rouge, gardons les yeux fixés sur le ciel, notre pays promis où nous serons accueillis après avoir traversée notre Jourdain éternel.

Joyeuse  fête de paques

15 avril 2022

Samuel GOHOUNGO  

mercredi 13 avril 2022

Adoration et musique : l’équilibre

 


Connue et pratiquée depuis les origines de l’humanité, elle est pour la première fois mentionnée en Genèse 4v21. L’on l’a défini comme l’art de combiner les sons de manière à les rendre agréables à l’oreille. Vous l’aurez reconnue, il s’agit bel et bien de la musique. Couramment pratiquée au sein des assemblées chrétiennes, elle est en étroite relation avec l’adoration dans l’Eglise. En étroite relation avec l’adoration oui, mais sans jamais devoir se confondre avec elle. Il y a donc entre musique et adoration, un équilibre à trouver ; un équilibre auquel les Ecritures nous appellent.

David (pour citer son exemple), écrivait : Réveillez-vous, mon luth et ma harpe ! Je réveillerai l’aurore Psaumes 108v3. Dans les Ecritures, le Luth est cité plus d’une trentaine de fois. La harpe quant à elle apparait d’après nos décomptes, à 51 reprises. Evidence de ce que la musique à travers ses instruments est bel et bien présente dans la culture biblique. Par elle, Job pouvait chanter son deuil et David, célébrer les louanges de l’Eternel. Lorsque Elisée eut besoin de prophétiser peu avant que Joram, roi d’Israël ne remporte une victoire sur Moab, il fit appeler un joueur de harpe et comme le joueur de harpe jouait, la main de l’Eternel fut sur Elisée II Rois 3v15. Il est évident au regard de tout le panorama des Ecritures, que la musique n’est pas importante pour les hommes seulement, mais pour Dieu également. S’il est connu que Dieu siège au milieu des louanges de son peuple et que la musique se trouve être le canal par excellence via lequel notre louange monte vers le ciel, alors nous n’exagérons en rien lorsque nous affirmons que Dieu se glorifie d’une louange qui lui est apportée en musique. Nos propos se confirment dans la vision d’Esaïe 6v1-4 à qui il est fait grâce de voir Dieu assis dans son temple et environné de Séraphins se répétant dans une anaphore qui sonne comme un refrain : saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire v3. Si la gloire de Dieu se révèle dans l’air d’une adoration sur fond de musique, il n’en demeure pas moins qu’elle (la musique) joue également un rôle de premier dans le travail de l’âme humaine dans l’air d’adoration.

En effet l’âme humaine se trouve être également bénie quand l’adoration est restituée sur fond de musique. La raison se trouve dans le lien qu’il y a entre notre vie psychique et l’art de combiner des sons agréables au sens de l’ouïe. Parce qu’elle est un art, la musique est la  recherche constante de quelque chose de sublime. La beauté, l’esthétique et l’harmonie sont les objectifs qu’elle poursuit. Or l’âme humaine est foncièrement sensible à la beauté et à l’esthétique. Dans l’adoration donc, la musique et l’âme humaine se rencontrent et font chemin, main dans la main. Il est donc facile d’entretenir notre âme dans une louange sur un air musical. L’apôtre Paul nous y exhorte d’ailleurs en ces termes : Entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur, les louanges du Seigneur Ephésiens 5v19. On ne niera donc pas que la musique est un instrument avec lequel le croyant peut entretenir son âme dans une louange sincère. Sans elle, il pourrait tout à fait vivre sa vie d’adoration. Mais avec ses notes qui ont une influence profonde et encore insoupçonnée sur notre vie psychique, le travail de l’âme dans l’adoration s’en trouve grandement facilité. Mais alors que nous vantons les mérites de la musique, il y a un danger qui nous guette.

Le piège qui nous est subtilement tendu se trouve dans la nature même de la musique. En effet, elle est dans une recherche constante d’harmonie, d’esthétique et de beauté. Lesquelles sont des standards de vie qui en soit n’ont rien de répréhensible. Mais très vite, la beauté et l’harmonie  peuvent devenir des fins en soi. Dès lors que notre musique vit pour exprimer sa propre esthétique et non l’éclat de la gloire du Seigneur, alors nous courons le risque de perdre notre adoration au profit d’une musique centrée sur elle-même. Mais le risque est davantage grand lorsque, continuant d’apporter au Seigneur une musique autocentrée, nous nous berçons de l’illusion qu’il s’agit encore d’adoration. Bien des siècles avant Jésus-Christ, le peuple élu fit une expérience similaire à ce que nous décrivons. Alors que la vie spirituelle du peuple était une suite de transgression de la loi de l’Eternel, le peuple se berçait encore de l’illusion que sa musique joué aux occasions solennelles plaisait encore au Seigneur. Pourtant, leur vie et leur art musical étant détournés de Dieu, ils s’étaient centrés sur eux-mêmes sans jamais s’en rendre compte. C’est alors que la Parole de l’Eternel adressée se fit entendre par le prophète Amos en ces termes : quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n’y prends aucun plaisir(…). Eloigne de moi le bruit de tes cantiques ; je n’écoute pas le son de tes luths 5v23.

Il arrive donc bien souvent que la musique de nos cantiques ne fasse aucun plaisir à l’Eternel notre Dieu. Il arrive tout aussi souvent que nous continuons à nous bercer de l’illusion que notre musique lui est agréable. Pourtant en règle générale, c’est à nous, à nos sens physiques  et à notre vie psychique que nos notes de musique sont plaisantes. Il y a donc un équilibre à rechercher et à trouver entre musique et adoration. Si en effet l’une et l’autre se rejoignent, elles se distinguent pourtant. Gardons-nous donc de confondre notre recherche d’esthétique et d’harmonie musicales à une quête authentique de la Présence de Dieu. Les sentiments que peuvent générer dans nos âmes l’éclat de la musique sont à dissocier des sentiments que dépose dans notre esprit, le Saint-Esprit. Entendue comme un art, la musique nous a été donnée pour faciliter notre quête de la beauté et de l’esthétique qui se dégagent de la Personne de notre Dieu. Mais parce qu’en soi la musique est elle-même belle, elle peut facilement nous faire dériver de notre but dans l’adoration. Adorons en musique sans adorer la musique.

Samuel GOHOUNGO

mercredi 7 juillet 2021

Lecture biblique du Printemps arabe

 


Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui crie, et le malheureux qui n’a point d’aide Psaumes 72v11-12.

En décembre 2010, un mouvement populaire de contestation prenait corps en Tunisie. Un jeune homme du nom de Mohamed Bouazizi, accablé par la misère mais s’accrochant encore à la vie en vendant des fruits, s’est vu confisqué sa charrette par les autorités policières. En colère contre le gouvernement dont la politique sociale a fait de lui un laissé pour compte, ce jeune homme choisit une manière radicale de manifester sa contestation : il s’immola par le feu. Son sacrifice choque la conscience des Tunisiens qui se déversent en masse dans les rues du pays pour réclamer plus de justice sociale, et une véritable démocratie. C’est alors le début de ce qui sera appelé plus tard, le Printemps arabe. Au cours du printemps 2011, au bout de quatre semaines de contestation, le président Ben Ali alors au pouvoir depuis 1987 décide de quitter le pays devant la force de la contestation populaire. C’était le 14 janvier 2011. L’exemple tunisien inspire alors l’Egypte voisine qui a également à sa tête un autocrate en place depuis le 14 octobre 1981 : Hosni Moubarak. Revendiquant eux aussi plus de justice sociale via la création d’emploi et une démocratisation du pouvoir politique, les Égyptiens par marée humaine se déversent sur la place Tahrir. D’abord réprimée dans le sang, ladite révolution porte ses fruits avec le départ du président le 11 février 2011. Inspirés des modèles tunisiens et égyptiens, les Libyens à leur tour contestent la gestion politique de Mouammar Kadhafi. Le pays sombre dans la guerre civile et le guide libyen dans des conditions non encore élucidées est tué le 20 octobre 2011 dans la ville de Syrte. Mais le printemps arabe ne s’arrête pas au Maghreb. Il s’exporte vers l’est en direction du Moyen-Orient. Le Yémen, Bahreïn, ainsi que la Syrie s’embrasent. Si au Yémen la révolution bien que violemment réprimée dans le sang abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh (25 février 2012), en Syrie en revanche, Bashar al-Assad se maintient au pouvoir ; perpétuant ainsi 40 ans de règne du clan Assad sur le pays.

Survenu il y a tout juste dix (10) ans, le Printemps arabe est sans nul doute la plus grande révolution sociale de ce début de 21e siècle. Il a suscité autant que son nom l’indique, un espoir de renouveau chez les peuples concernés. Les manifestants revendiquaient en général de la nourriture, du travail et une meilleure répartition des richesses, espéraient initier un renouveau social dans les pays arabes ployant sous le poids de régimes autocratiques. Il y a comme c’est souvent le cas des révolutions au cours de l’histoire, de nombreuses causes qui ont convergé pour donner corps aux contestations que nous avons évoquées plus haut. Au plan politique, les manifestants appelaient de leurs vœux la démocratie. Sur le plan socio-économique, ils souhaitaient la création d’emploi et revendiquaient le droit de manger à leur faim. Mais si nous regardons de plus près aux raisons socio-économiques qui ont suscité ce réveil arabe, nous nous apercevons bien vite de cruelles réalités sociales.

En Tunisie ainsi que dans la plupart des pays concernés, le taux de chômage atteignait 90% de la population comprise dans la tranche d’âge 15-29 (Yann Mens, 2011). Cette situation de chômage limite davantage les revenus d’une population déjà appauvrie. Mais ce malaise social se fait davantage sentir lorsqu’en 2010, les prix de céréale et du sucre atteignent leur plus haut niveau historique. L’influence de la hausse du prix du blé est particulièrement importante dans la montée des contestations. Le Maghreb importe en effet 30% du blé mondial (Institut International de recherche sur les politiques alimentaires, 2012). En aout 2010, la Russie frappée par la vague de canicule qui atteint l’Europe suspend ses exportations de blé vers la région. Il s’en suit une flambée des prix de céréale. Le boisseau de blé qui valait en juillet 2010 4$ atteignit 9$ au printemps 2011 (International Institute for Strategic Studies, 2011). Une hausse des prix trop élevée pour un peuple qui ploie sous le poids du chômage. C’est alors que le contexte socio-économique des pays arabes en 2011 fait écho à la prophétie biblique.

Il est en effet écrit : quand il ouvrit le troisième sceau(…), j’entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : une mesure de blé pour un denier et trois mesures d’orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin Apocalypse 6v5/6. Ce passage tiré du contexte de l’ouverture des sept sceaux témoigne des constantes de l’histoire humaine comme signes avant-coureurs du retour de Jésus-Christ. Il est question précisément de l’esprit de l’injustice socio-économique à qui il est fait droit de faire monter les prix des céréales. Le blé et l’orge notamment. Cette flambée des prix des produits de première nécessité est une constante de l’histoire humaine. De fait elle ne s’est pas uniquement produite en 2011 au Maghreb et au Moyen-Orient. Toutefois parce qu’apparaissant sous les sept sceaux, la hausse des prix de céréales nous apparait comme un signal d’alerte du retour de Jésus-Christ. Dans le cas du Printemps arabe, cette grave injustice économique déjà annoncée dans les Ecritures aura suscité l’indignation de plusieurs centaines de millions de personnes. Au nombre de toutes les vies sacrifiées pour le renouveau social attendu, la vie du jeune Mohamed Bouazizi, immolé par le feu en Tunisie le 17 décembre 2010, apparait comme un symbole. Mais que vaut une révolution sans Jésus-Christ ? Pas grand-chose. De toutes les nations impliquées dans ce vent du renouveau arabe, seule la Tunisie aura réussi une transition démocratique, fragile. Le renouveau démocratique amorcé en Egypte est désormais éclipsé par un coup d’Etat militaire. La Lybie, le Yémen et la Syrie peine encore à sortir de l’enlisement dans lequel les a conduits ledit printemps. La montée de l’intégrisme musulman au cours cette dernière décennie s’est fait dans le vivier de ce qui était attendu comme un réveil arabe. Où que le monde conduise ses révolutions, il ne trouve pas la paix car il les conduits hors de Jésus-Christ. Un seul roi peut assurer la paix et la justice sociale : Jésus, le roi des rois. Salomon dans un psaume messianique qui annonce le règne du Messie écrit : il jugera ton peuple avec justice, et tes malheureux avec équité. Les montagnes porteront la paix pour le peuple, et les collines aussi, par l’effet de la justice 72v2-3.

Le Printemps arabe a sans doute été un sursaut héroïque sur le plan humain. Mais à l’échelle de l’éternité il aura été un échec.

Samuel GOHOUNGO

mercredi 16 juin 2021

Une quête de l’infini

 

Une quête de l’infini



L’œuvre de Jésus-Christ à la croix a inauguré une nouvelle ère d’adoration. En ouvrant le voile de séparation du temple, il nous montrait tel que nous le savons, le chemin de la Présence du Père. Derrière ce lourd voile désormais déchiré, nous pouvons à sa suite entrer dans l’intimité du Dieu vivant, sans risque de nous trouver foudroyés sur place par l’éclat de sa gloire terrifiante. L’adoration dans le Nouveau Testament prend tout son sens dans cette œuvre unique de Jésus-Christ. Œuvre unique mais aux aspects multiples.

En ouvrant en effet le chemin de la Présence glorieuse du Père avec la déchirure du voile, notre Seigneur nous montrait que cette Présence autrefois cachée dans la sacralité du saint des saints était désormais accessible à tous mais sans que cette intimité-là ne perde de son caractère sacré. Il est à cet effet important de se rappeler que l’accès désormais autorisé au lieu très saint ne dévalue en rien le prix inestimable de l’intimité du Dieu vivant. Le chemin nous a été ouvert mais le trésor vers lequel nous conduit ce chemin est hors de prix. Pour continuer à signifier à l’adorateur l’or inestimable de sa Présence, le Dieu de notre salut se laisse certes découvrir, mais la découverte que nous avons de Lui est à la mesure de l’intensité avec laquelle nous le cherchons. Il le notifie clairement au peuple par la bouche du prophète Jérémie en ces termes : vous me chercherez et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur Jérémie 29v13. Ce principe immuable de l’adoration transcende les deux testaments. Il dénote un tant soit peu de l’étendue et de la profondeur de cette Présence à la quête de laquelle nous sommes.  

Car, même lorsque nous avons trouvé Dieu de tout notre cœur, nous ne sommes alors qu’au début d’un long chemin qui durera toute la vie et toute l’éternité. Cela est d’autant normal que le Dieu que nous avons trouvé se présente Lui-même comme YHVE, le Dieu éternel. Or, tel que nous le comprenons, en tant que Dieu éternel, il n’y a point de fin possible qu’il puisse connaitre. Moise qui est l’auteur du Psaume 90 écrivit ces paroles riches de sens : avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses crée la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu v2. Quant à l’auteur du psaume 93, il magnifie l’infinité de Dieu en ces termes : ton trône est établi dès les temps anciens ; tu existes de toute éternité v2. En nous introduisant dans le lieu très saint du tabernacle céleste, nous avons trouvé Dieu. Mais il urge de prendre conscience que nous y avons trouvé le Dieu qui EST d’éternité en éternité. La présence de Dieu que nous rencontrons dans l’adoration est donc infinie parce qu’elle est de nature éternelle.

Le caractère éternel de Dieu et de sa Présence nous lance le défi d’une recherche continuelle de son intimité. Dans le langage courant, il est contradictoire de chercher ce que nous avons déjà trouvé. Mais dans l’adoration, cette contradiction apparente prend tout son sens. Autorisés à entrer dans le lieu très saint, nous Le trouverons si nous le cherchons de tout notre cœur. Mais même une fois trouvé, l’Eternel Dieu ne se découvrira que progressivement à nos cœurs d’adorateurs. Progressivement sans que jamais nous ne finissions de lever le voile sur les aspects inimaginables de sa Personne. Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif ; et cette eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle Jean 4v14. Ces propos de Jésus-Christ adressés à la femme de Samarie résument bien notre méditation. Car selon ce passage, alors que l’eau de la Présence retrouvée de l’Eternel étanche notre soif de communion, cette même eau se transforme en une source vive qui se renouvelle constamment. Elle se renouvelle de manière à réinventer chaque jour notre communion avec le Dieu vivant. C’est donc à raison que nous pouvons dire que nous cherchons ce que nous avons déjà trouvé. Mais également, une telle découverte devrait nous conduire à mesurer l’engagement de notre adoration. Si le Dieu qui s’est laissé trouver dans le Saint des saints est aussi celui qui n’a pas de fin, alors il nous revient de ne marquer aucun arrêt dans notre quête d’adoration. Car en définitive, c’est nous qui déterminons la profondeur à laquelle nous souhaitons connaitre le Dieu de notre salut. Il serait dommage de nous arrêter en si bon chemin.  

Samuel GOHOUNGO

 

 

 

 

mercredi 2 juin 2021

Les crypto-monnaies: entre économie numérique et prophétie biblique


 

Les crypto monnaies s’en vont être aujourd’hui monnaie courante. Pour peu que vous vous intéressiez aux nouvelles formes d’investissements que propose l’écosystème de l’économie numérique, ces fameuses monnaies se présentent comme des alternatives plus ou moins crédibles des monnaies classiques. Pourtant, derrière cette dématérialisation silencieuse de nos habitudes monétaires, les crypto monnaies parlent elles aussi du retour imminent de Jésus-Christ. Entre économie et prophétie, regardons ensemble à ces monnaies de demain.

C’est à la date du 31 octobre 2008 qu’il faut situer la date de naissance des crypto monnaies. A la fin des années 1990 (1998 pour être précis), deux tentatives de création de monnaies basée sur la cryptographie voient le jour mais sans grand succès. Le 31 octobre 2008 donc, un homme dont l’identité est inconnue du public et qui se désigne sous le pseudonyme de  Satoshi Nakamoto diffuse un message baptisé le White Paper à une catégorie de personnes qui appartiennent au réseau cypherpunks ; groupuscule de personnes qui soutiennent que la vie sociétale se porterait mieux sans un gouvernement central et qui se servent de la cryptographie pour protéger leur vie privée. Dans son courrier, Nakamoto jette les bases d’une nouvelle monnaie qui se construit sur les principes de la cryptographie. La cryptographie est en effet un procédé relativement complexe qui permet de protéger la vie privée des internautes grâce à l’usage de clés de chiffrement et de déchiffrement des messages échangés sur la toile. Dit autrement, ce procédé permet de sécuriser les échanges sur la toile tout en conservant inviolée l’anonymat des personnes en cas de besoin. La monnaie qui nait des travaux de Nakamoto porte un nom : le Bitcoin. Pour se développer, elle (ladite monnaie) se base sur une technologie extrêmement réfléchie : la Blockchain. Pour faire simple, la Blokchain est le grand livre des comptes où  toutes les transactions effectuées en Bitcoin sont consignées. L’on donne ainsi des crypto-monnaies la définition suivante : devise numérique décentralisée qui utilise des algorithmes cryptographiques et un protocole nommé Blockchain pour assurer la fiabilité et la traçabilité des transactions (Futura Science).

Si les origines des crypto-monnaies se confondent à celle du Bitcoin qui en est la principale représentante, aujourd’hui pourtant cette devise est rejointe par de nombreuses autres qui font leur apparition sur la toile. Les plus courantes sont en dehors du Bitcoin, Ethereum, Ripple, Bitcoin Cash, Litecoin, EOS etc… Ces devises nouvelles, entièrement numériques et absolument décentralisées fascinent bon nombre et repoussent plus d’un. Toutefois, si le nom des crypto-monnaies est associé au Dark Web ainsi qu’aux transactions les plus louches qui soient, le protocole utilisé (la Blockchain) pourrait bien révolutionner l’écosystème économique de demain. Il faut souligner qu’aujourd’hui déjà, la plupart des devises que nous utilisons sont dématérialisées. Par exemple selon la Banque Centrale Européenne, la masse monétaire en circulation dans la zone Euro est de 11.000 milliards d’euros. Seulement, pour 11.000 milliards d’euros, il n’y a que 1.000 milliards de disponibles en pièces et en monnaies. Plus de 90% de la masse monétaire en zone euro est donc numérique. Les crypto-monnaies marquent juste une avance sur les devises actuelles en ce qu’elles sont décentralisées, offrant des possibilités d’échange sans une tierce partie. De fait, les crypto-monnaies marquent l’étape la plus avancée vers la dématérialisation monétaire et la création des marchés numériques. Quel est donc le regard des Ecritures sur ces devises cryptées ?

A proprement parler, s’interroger sur la validité biblique de l’usage des crypto-monnaies revient à faire la même question au sujet de la version numérique de nos devises actuelles : Dollars, Euros, CFA etc. Toutefois, vu que les monnaies cryptées ont une longueur d’avance dans la marche vers la numérisation des marchés, il est davantage utile de regarder aux crypto-monnaies dans notre quête de légitimité biblique.

La Bible en effet n’est pas un traité d’économie et de finance. Elle ne traite pas à proprement parler de devises, marchés et taux de change. Toutefois elle nous fixe des règles éthiques pour chaque action que nous posons. Notre but ici-bas étant de vivre non notre vie propre mais celle de Jésus-Christ, il nous faut marcher d’après le modèle qu’il nous inspire par Son Esprit. Et quoi que fassiez, en paroles ou en actes, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ… Colossiens 3v17. D’un point de vue moral donc, il n’y a pas de mal à échanger des valeurs par le moyen de monnaies numériques ou même cryptées. Car en soi, dans le premier cas (monnaies numériques), elles ne sont que la version dématérialisée de nos devises habituelles. Toutefois, qu’il s’agisse de monnaies numériques ou de monnaies cryptées, elles forment la toile de fond des marchées numériques de demain. Or les marchés numériques sont eux-mêmes des parties intégrantes du cyberespace. Là donc, l’usage des crypto-monnaies sonne comme une alerte aux oreilles de celui qui veille et intercède pour le retour de Jésus-Christ.

En tant que monnaie décentralisée grâce à son protocole fort ingénieux qui est la Blockchain, la crypto-monnaie se veut libre et affranchit du tutorat des banques centrales. Pour celui qui effectue des transactions en Bitcoin par exemple, il existe une forme de liberté à laquelle il prend plaisir. La liberté en effet de contourner tout un système financier établi en traitant sans tierce personne, directement de pair à pair tout en garantissant à la fois une traçabilité et un anonymat inviolables. Seulement, derrière ces apparences d’ultra liberté, les crypto-monnaies ont tout aussi le mérite de nous rendre davantage dépendants du cyberespace. Pour que se réalise le règne de l’antéchrist, le cyberespace et son vaste marché numérique sont nécessaires pour que nul ne puisse acheter ou vendre sans avoir sur le front ou sur la main, la marque de la bête Apocalypse 13v8. Les crypto-monnaies sont-elles sont donc en affront à la vie chrétienne ? La réponse est non : au même titre que nous utilisons des cartes de crédits sans être en déphasage avec la parole de Dieu. Toutefois, les crypto-monnaies ont ceci de particulier qu’elles sont la forme la plus avancée à ce jour de la monnaie qui demain servira dans le monde numérique : creuset à partir duquel règnera l’antéchrist. Par voie de conséquence, pour qui sait lire les signes des temps, les crypto-monnaies sont un énième  signe que l’homme impie approche à grands pas II Thessaloniciens 2v9. Elles sont aussi un autre signe du retour imminent de Jésus-Christ.    

Samuel GOHOUNGO

02 juin 2021

lundi 18 janvier 2021

Au-delà de Sa puissance

 


Au-delà de Sa puissance

Au début du siècle dernier – le 20e donc- l’Eglise a été balayé par un grand courant de réveil que les historiens de l’Eglise ont baptisé le réveil pentecôtiste d’Azuza Street. Initié par le Seigneur en 1906, il dura jusqu’en 1909. Au cours de ces années d’effervescence, l’Eglise redécouvrit les dons de l’Esprit de Dieu comme aux jours de la pentecôte. Les dons de langues en étaient les traits dominants mais il s’en suivit aussi les dons de puissance et de miracle. Tout au long du siècle donc, le vent de la nouvelle pentecôte a influencé les Eglises évangéliques de sorte que la pratique des dons de l’Esprit soient devenue monnaie courante. Il faut pour cela saluer l’Eglise de notre génération pour son zèle retrouvé en ce qui concerne les choses de l’Esprit. Mais ici, il faut marquer un arrêt. Car oui, de quelles choses de l’Esprit s’agit-il ?

L’Eglise de notre époque, héritière des réveils du début du 20e siècle s’est focalisée sur les dons de puissance et de miracles du Saint-Esprit. Il n’y a à cela aucun mal. Mais il y a non loin, un risque de nous enliser dans la recherche des dons de l’Esprit au détriment de l’Esprit Lui-même. C’est d’ailleurs l’amer constat que nous faisons. L’onction et la puissance sont recherchées comme des trophées de notre expérience spirituelle alors que Dieu qui est le dispensateur de ce don est négligé, parce que nous l’avons réduit aux dons que nous cherchons. Si le bras de Dieu est le symbole de sa puissance et que son cœur est la figure de la communion que nous pouvons avoir avec Lui, il nous faut alors reconnaître que dans notre marche commune avec Lui, l’Eglise s’est arrêtée à son bras sans chercher à trouver son cœur. 

Dans cette expérience tragique pour notre foi, le peuple d’Israël nous a précédés. A la sortie du pays d’Egypte, ces 2.000.000 de personnes environs qui suivirent Moïse eurent la chance de voir une des démonstrations de puissance les plus extraordinaires de toute l’histoire. Ce peuple nombreux fut en effet témoin de la séparation de la mer rouge (Exode 14v). Après l’expérience d’un des plus grands miracles créatifs jamais expérimentés, le peuple conduit par Anne chanta un cantique merveilleux au Seigneur. En voici un extrait : Ta droite, ô Eternel ! a signalé sa force ; ta droite, ô Eternel ! a écrasé l’ennemi. Par la grandeur de ta majesté tu renverses tes adversaires. Tu déchaînes ta colère : elle les consume comme du chaume Exode 15v6-7. Dans cet épisode de l’histoire du peuple élu, l’erreur est sans doute de n’avoir vu que dans cette histoire miraculeuse, le bras puissant de Dieu et non en plus de cela, son cœur compatissant. Car il ne fallait que quelques semaines – deux mois et demi pour être exact- pour qu’une fois arrivé au désert de sin où ils manquèrent d’eau et de nourriture, le même peuple qui célébrait Dieu pour le passage de la mer rouge, en vienne à oublier la puissance déployée par l’Éternel à la sortie d’Egypte. Que nous sommes-nous morts par la main de l’Eternel dans le pays d’Egypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété ? Car vous nous avez menés dans ce désert pour faire fait mourir de faim toute cette multitude Exode 16v3. Tel est un aperçu que nous conservent les Ecritures des murmures que prononcèrent les enfants d’Israël peu après la traversée de la mer rouge.

Le risque de voir notre foi s’écrouler comme celui du peuple d’Israël dans ce contexte vient du fait de nous arrêter à chaque démonstration de puissance pour ne voir que le bras de Dieu. C’est à peu près ce qui arriva à l’Eglise de notre génération. Après le réveil de pentecôte qui secoua le monde au début du 20e siècle, l’Eglise manifestant désormais les dons de puissance s’est progressivement focalisée sur l’onction qu’elle a reçue. Pourtant, il urge de comprendre que l’adoration va au-delà des démonstrations de puissance. En tant qu’acte de communion, l’adoration se suffit de la seule présence de Dieu. En communiant donc avec notre Seigneur, nous le cherchons non pour les dons, la puissance et l’onction, mais nous le cherchons pour Lui-même. Loin de nous l’idée de négliger les démonstrations de puissance. Elles (ces démonstrations) sont des paliers qui permettent à celui qui cherchent la face de Dieu de monter les degrés jusqu’à l’intimité du Père. Nous voici donc devant une dérive tacite de l’Eglise de notre temps. Une dérive qui a entaché notre relation collective d’adoration avec le Seigneur de notre salut. Vivement que ce cri de réveil soit entendu.

14 janvier 2020 

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions  

mercredi 6 janvier 2021

Du "dieu soleil" au Soleil de Justice

 

Du "dieu soleil" au Soleil de Justice



Le crépuscule de l’année est une octave passionnante à bien d’égards. Il suscite bien des débats au sein des communautés chrétiennes ; se trouvant être une période au cours de laquelle l’intérêt historique et théologique des fêtes qui la meublent est portée à son paroxysme. C'est surtout Noël qui, au crépuscule de l’année suscite de plus en plus de passions au sein des communautés chrétiennes évangéliques. Progressivement ces dernières années, avec le concours des média sociaux, de nouvelles opinions au sujet de la fête ont été et sont encore répandues à bout de clics. Remontant jusqu’aux premiers siècles de l’Église, de nombreux chrétiens devenus pour l’occasion des historiens pointent du doigt ce qu'ils considèrent comme une fête satanique. Il y a à cet effet de nombreux points d'ombre à éclaircir. Arrêtons-nous sur la fête du soleil invaincu qui aurait servi de modèle à la fête de Noël.

Dans l’Empire romain, le dieu soleil était célébré depuis la fin du 3e siècle 1. Aurélien désireux d'unifier son empire autour d'un dieu nouveau importa depuis l’Asie mineur le culte de Mithra, figure iranienne du même culte qui prit plus tard à Rome le nom de sol invictus : soleil invaincu. D’abord populaire dans les cercles politiques et miliaires, le culte de Mithra se répandit peu à peu dans l’opinion romaine. Au 4e siècle de notre ère (siècle au cours duquel le christianisme fut officialisé dans l’Empire des césars), le culte du soleil invaincu jouissait déjà d'une très grande popularité. Passés des arènes de la persécution aux palais impérial, les chrétiens de cette époque choisirent de reconquérir le crépuscule de l’année et précisément la date du 25 décembre. Par convention, ils choisirent de fixer la célébration de la fête de la nativité à cette même date pour rappeler au monde païen que Jésus-Christ est le vrai Soleil de Justice Malachie 4v2. En l'an 354 donc le pape Libère initia la célébration de Noël au 25 décembre 2. Plus d'un millénaire et demi après, les artéfacts de la fête du dieu soleil sont exhumés et mis au compte de la fête de Noël. Mais justement, arrêtons-nous sur ce fameux culte du dieu soleil.

Il était célébré en l’honneur du plus grand astre du ciel (le soleil) car au regard des anciens romains, le soleil dont les rayons irradient la terre est une divinité. Son caractère dit universel était notamment salué parce qu’aucun point du globe n’échappe à son irradiation. Un culte à cet effet lui était voué. La date du 25 décembre n’était pas choisie par hasard. Selon les astrologues romains, c’est à cette date que le soleil finissait son cycle révolutionnaire. Autrement, c'est à cette date précisément que le soleil est à son point le plus éloigné de l’équateur. D’un point de métaphysique, les anciens voyaient dans ce phénomène le début d’un nouveau cycle vital apporté par le souffle renouvelé du soleil à la planète.  Ce phénomène astronomique porte aujourd’hui le nom de solstice d’hiver. La science moderne démontre cependant que le solstice d’hiver ne se produit pas au 25 décembre, mais plutôt au 21 décembre 3 : c’est-à-dire 4 jours plus tôt. La légitimité de la fête du dieu soleil fixé au 25 décembre ne trouvait donc plus son sens car les astrologues romains s’étaient trompés de 4 jours dans leurs calculs. Il n'y avait donc aucune base scientifique qui justifierait un culte rendu pour le solstice d’hiver au dieu soleil, le 25 décembre.

Vu depuis la Bible, le solstice d’hiver est un mécanisme cosmique dont seul YAHVE révélé en Jésus-Christ est l’auteur. Dieu créateur du ciel et de la terre, c'est à lui que tous le cosmos doit son existence et son maintien de sorte que même les lois qui régissent l’univers trouvent en lui leur régulation. Les phénomènes cosmiques que connaît la terre tels que les solstices et équinoxes sont pensés par celui qui créa les cieux et la terre et qui soutient toutes choses par sa parole triomphante Hébreux 1v3. D'un  point de vue biblique, aucun honneur ne devrait être rendu au dieu soleil à l’occasion du solstice d’hiver. Car aucun dieu autre que le seul vrai Dieu manifesté en Jésus-Christ, n'est responsable du phénomène. Sur cette base, la volonté de reconquérir une date autrefois vouée à un dieu païen prend tout son sens. L’on ne saurait d'un point de vue théologique critiquer la légitimité de la fête au risque de faire du 25 décembre une date interdite dans le calendrier civile. Or justement, ce 25 décembre qui n'est nullement le théâtre du solstice d’hiver est un jour comme les autres appartenant au Seigneur notre Dieu. Il ne peut donc être exclu de nos journées de célébration sous le fallacieux prétexte qu’il aurait servi à honorer un dieu païen. La maturité spirituelle nous invite à prendre de la hauteur vis-à-vis de tout ce qui est répandu à bout de clic au sujet de cette fête. Le choix de fixer par convention la célébration de la naissance du Sauveur du monde au jour autrefois dédié au dieu soleil n’est nullement une imitation d’un culte païen. Ce choix au contraire n’est que le prolongement de l’évangélisation du monde qui implique de rechristianiser dans bien des cas, des sphères de la vie qui autrefois échappaient à l’influence du message du salut. Nous ne devrions pas faire de retenu vis-à-vis de la Noel ; pas plus que nous n’en faisons lorsqu’à la lecture de la Bible, nous découvrons que Dieu demande à Gédéon de renverser un autel adressé à Baal puis de reconstruire avec les mêmes matériaux de l’autel précédent, un nouvel autel à l’Éternel Juges 6v26. Au regard de l’histoire et des Ecritures, refuser la célébration de la Noël pour les raisons évoquées relève d’un infantilisme spirituel sous couvert de pseudo révélations bibliques. D’ailleurs à ce propos, les critiques de Noël ne se gênent pas à célébrer le nouvel an en Janvier. Janvier pourtant, voué au dieu Janus pose le même problème que celui évoqué jusque-là. Nous y reviendrons.

Au reste, à ceux qui comme nous osent renverser l’autel du dieu soleil pour affirmer la Seigneurie de Jésus-Christ, nous souhaitons une joyeuse fête de la nativité.

 

Abomey-Calavi

25 décembre 2020 et 06 janvier 2021

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

 

Références

1-    1- https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1959_num_36_3_8435

2-      2- https://www.herodote.net/25_decembre_An_I-evenement-11225.php

3-      https://www.linternaute.com/actualite/guide-vie-quotidienne/1203925-solstice-d-hiver-definition-heure-grande-conjonction-tout-comprendre-1608542239.amphtml/

 

 

 

 

samedi 2 janvier 2021

Un autre pas vers son retour




 Plus les années passent, mieux nous nous rapprochons du retour de Jésus-Christ. Les signes se précisent davantage et notre vocation qui est d'annoncer de notre plume son retour ne fait que se renforcer. Pour 2021, par sa grâce, nous ferons encore couler de l'encre en son nom. Bonne année à vous aimables lecteurs des *cahiers du réveil* . Bonne année à vous qui discernez les signes des derniers temps. Bonne année à vous qui nous lisant, sonnez à bout de clic, la trompette de son retour.

® Samuel GOHOUNGO

mardi 22 décembre 2020

La révolution sexuelle: illusion d'un progrès social

 



Au cours des années qui suivirent immédiatement la seconde guerre mondiale (notamment au cours des décennies 50 et 60), la société occidentale s’est trouvée au-devant d’une révolution des mœurs qui a profondément modifié les rapports des êtres humains à la sexualité. Il faut pour bien en saisir le sens, reconsidérer les avancées de la médecine qui marquent d’une certaine façon la fin des régimes démographiques anciens. Jusqu’au 19e siècle en effet, la population mondiale était soumise à des ravages épidémiques difficiles à endiguer. La procréation était alors perçue comme une réponse à la mort qui décimait des populations entières et renversait les structures sociales établies. Au cours de la première moitié du 20e siècle en effet, les progrès  scientifiques dans le domaine médical ont amélioré sensiblement les conditions de vie. Le recul de la mortalité autrefois incontrôlée marqua l’entrée dans un régime démographique nouveau. Les épidémies n’étant plus si létales, il s’est trouvé un besoin de contrôler les naissances pour limiter la croissance démographique. Mais  l’entrée dans le régime démographique contemporain n’explique pas à elle seule la libération des mœurs dont l’occident s’est trouvé avant-gardiste. Il faut ajouter à ce progrès social, une série de découverte dans le domaine de la sexualité qui ont accéléré la marche de la société occidentale vers la révolution sexuelle. Au nombre de ces avancées liées à la santé de la reproduction, se trouve le traitement des maladies sexuellement transmissibles (notamment de la syphilis). Mais ajoutons également la diffusion du préservatif en latex et des autres méthodes contraceptives (pilule, stérilet etc..).

 Ces progrès dans le domaine de la santé de la reproduction se sont accompagnés de l’émancipation sexuelle progressive des femmes qui revendiquèrent l’égalité des sexes ; ainsi que la légalisation de la contraception et de l’avortement. Plus loin, cette révolution des mœurs a donné naissance à la reconnaissance des sexualités non procréatrices (homosexualité, zoophilie etc…). L’on s’aperçoit alors de l’étendue du sujet tant il embrasse des angles divers mais hélas convergents. Car oui, derrière les différentes batailles menées par cette révolution, se trouve partagée une même âme : la libération des mœurs.

Par cette expression, il est entendu que les humains pouvaient dès la révolution sexuelle des années 50 et 60, laisser libre cours à leur sexualité. L’idée même de libérer les mœurs suggère qu’avant ce pseudo progrès social, la sexualité était mise en cage par des normes éthiques et sans nul doute religieuses. L’Eglise de Jésus-Christ s’est donc très tôt trouvée aux prises avec ce qui a été l’une des plus grandes révolutions sociales du 20e siècle.

En effet, à la reconnaissance des sexualités non procréatrices comme l’homosexualité, la Bible répond : Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination Lévitique 18v22. Prévoyant aussi les affres de la zoophilie, la Bible prévient tout aussi bien : Tu ne coucheras point avec une bête, pour te souiller avec elleLévitique 18v23. Mais si zoophilie et homosexualité apparaissent comme les plus grandes déviances de la révolution sexuelle, l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG),  - l’autre nom de l’avortement – n’apparait pas moins  dans le collimateur de la Bible. Partant du principe indiscutable qu’un fœtus est une vie en développement, l’IVG n’est ni plus ni moins qu’un affront au commandement divin suivant : Tu ne tueras point Exode 20v13. Le droit à l’avortement exhibé comme preuve d’un progrès social au 20e siècle n’est ni plus ni moins que la légalisation du crime sous couvert du vernis médical. Il y a certes des cas exceptionnels liés à la protection de la vie de la mère. Mais au-delà, tout avortement est une entorse au sixième commandement divin du décalogue. L’usage des méthodes contraceptives (préservatifs, pilule, stérilet etc…) reste encore un sujet âprement discuté par les biblistes. Toutefois, la débauche sexuelle qu’elles encouragent et entretiennent ne fait aucun doute. Chaque seconde, 856 préservatifs sont fabriqués et vendus dans le monde. Tous les ans, environ 27 milliards en sont distribués tout à travers le globe 1. Ces chiffres astronomiques témoignent d’un grand déchainement des pulsions sexuelles qui s’expriment dans le cadre de l’amour sans engagement.

La révolution sexuelle dans son ensemble apparait donc comme une réalité sociohistorique dont le contenu fait directement affront à la Bible. L’esprit dans lequel elle est pensée va de toute évidence à contre- courant de la sainteté de Dieu voulue pour la sexualité humaine. Malgré cela, une certaine frange de l’Eglise épouse aujourd’hui ses idéaux anti bibliques. L’église luthérienne par exemple approuve les unions homosexuelles2 et récemment le pape François s’est illustré en encourageant l’union civile des homosexuels3. Plus largement, la libération des mœurs a affecté l’église de sorte que la dépravation sexuelle et les unions libres soient tristement aujourd’hui monnaie courante au sein du peuple de Dieu. Jésus disait : vous êtes le sel de la terre (…) vous êtes la lumière du monde Matthieu 5v14. Fort de cette déclaration du Maître, il revient à l’Eglise par sa vivacité spirituelle, d’influencer les mouvements sociaux de sorte à définir la marche historique de l’humanité. Malheureusement, notre tiédeur a produit l’effet inverse. Vivement que le reste saint de l’Eternel se réveille. L’Eglise et le monde en ont grand besoin. Loin de nous les acquis du pseudo progrès social qu’est la révolution sexuelle.

Abomey-Calavi,

22 décembre 2020

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

Références

1- https://www.planetoscope.com/lamour/578-nombre-de-preservatifs-fabriques-dans-le-monde.html

2- https://www.nouvelobs.com/monde/20090823.OBS8540/des-pasteurs-homosexuels-toleres-dans-l-eglise-lutherienne-d-amerique.html

3- https://www.eurotopics.net/fr/249875/le-pape-francois-et-l-homosexualite-un-veritable-tournant

 

 

  


mardi 15 décembre 2020

L'Eglise: pour une vocation politique?

 


Il est communément soutenu dans les cercles protestants évangéliques que l’Église se doit de posséder les différents domaines d’influence de la société. On cite à cet effet différentes révélations que Dieu aurait communiqué à ses serviteurs au cours de ces derniers siècles. La politique, l’économie et les finances, les arts et la culture et j’en passe, sont des exemples de sphères d’influence que l’Église se doit de conquérir pour rechristianiser le monde. Pour ce faire, l'on propose des stratégies de conquête de ces fameuses sphères d’influence. En politique notamment, il s’agirait de proposer une philosophie chrétienne de gestion de la cité. C’est en somme, ce à quoi s’emploient les parties de droite européenne et américaine. Le très controversé Víctor Orban propose par exemple de recentrer l’Europe sur ses racines chrétiennes 1. Le militantisme parfois raciste aux relents de suprématiste blanc agité par Donal Trump ne s'est pas moins revendiqué des racines chrétiennes. Pour emboîter le pas aux partis politiques de droite européenne et américaine généralement conservatrice des valeurs chrétiennes, les chrétiens évangéliques se sont trouvés une vocation nouvelle : celle de conquérir les sommets du pouvoir et de conduire les destinées de la société selon les principes bibliques. Combien n’aurions-nous à gagner en influence sur le monde en ayant un chef d’État qui possède les dons du Saint-Esprit ? C’est ici, une belle construction ironique dont la vérité n'a pas encore été prouvée.

Certes, il y a eu dans l’histoire récente de l’humanité, des hommes et des femmes qui ont influencé des parlements entiers dans le but de voter des lois qui s’emboîtent dans le modèle biblique de gestion de la cité. Mais il est une chose de faire des lois dite chrétiennes. Il en est une autre des façonner des vies qui puissent les pratiquer. Et c’est justement là que nos efforts de rechristianisation du monde ont jusque-là montré leurs limites.

Nous avons beau oindre des sénateurs et des chefs d’États, leurs influences sur le monde selon les perspectives du Dieu de la Bible ne seront que de piètres résultats car en définitive, l’exercice politique en soi, n'a aucune vocation à convertir des âmes au salut de Jésus-Christ. Se sentir appelé en tant qu'individu à exercer le pouvoir politique est un fait possible mais tout à fait subjectif. Il restera à s'en convaincre à la mesure de la relation de chacun avec le Seigneur. Mais convaincre l’Église en tant qu'unique colonne de vérité en ce monde à s’accoupler au pouvoir temporel, c'est la faire dévier de sa trajectoire et lui donner une vocation qui n'est pas la sienne. Lorsqu'au quatrième siècle de notre ère, l’Église se vit passer des arènes de la persécution au palais impérial, elle perdit toute perspective de l’éternité, allant jusqu’à nier le règne millénaire de Jésus-Christ sur terre 2. L’Église devra donc éviter de se distraire avec de prétendues solutions politiques aux maux qui minent la société. Sa place est dans une séparation nette avec le pouvoir politique temporel. Et que l'on évite de citer les règnes des différents rois d’Israël pour se justifier de trouver à l’Église une vocation politique. Dans un premier temps, la royauté en Israël était contraire au plan initial de Dieu I Samuel 8v7. Et ensuite, même dans la gestion politique par défaut que revendiqua à Samuel, la descendance de Jacob, le modèle politique pratiqué était une pure théocratie basée sur la Bible hébraïque. Dieu était au centre des préoccupations des rois d’Israël parce qu'ils n’avaient de Dieu que YAHVE seul. Les modèles de comparaisons que nous essayons d’établir entre le régime politique en Israël et nos démocraties postmodernes laïcs souffre d'une absence évidente de parallélisme.

Toutefois, dans l’effort de gestion de la cité, il y a une place qui revient à l’Église. Autrement, la colonne de vérité que Dieu a institué ici-bas à un rôle de la plus haute importance. En effet, bien que séparé du l’appareil politique temporel, elle influence les modèles sociaux, non en exerçant un pouvoir politique à partir du haut, mais en suscitant un réveil à partir du bas. Oui. Il revient en effet à l’Église d’intercéder pour que Dieu envoie le feu du réveil. Là encore, il faut insister sur ce qu'ici nous entendons par réveil. Il ne s’agit pas comme on le voit dans l’Église postmoderne, de donner seulement à l’Évangile une place dans les média. Il ne s’agit pas non plus de faire de nos églises des labels de consommation et de nos pasteurs des star de Rock'and roll. Non. Il s’agit de choses plus profondes que celles-là. Il s’agit de susciter dans la prière, un souffle de repentance. Il s’agit de mettre à nouveau l’accent sur le péché et sur la réalité de l’enfer. Il s’agit de recentrer la croix de Jésus-Christ dans le message évangélique au détriment du message corrompu de la prospérité. Alors, le cœur de la société sera transformé. Les tavernes d’alcool se videront. Les prisons se fermeront. La droiture et l’équité seront à nouveau les maîtres mots dans le monde des affaires. L’éducation se rechristianisera et la culture dans son ensemble sera empreinte du message du Salut. Certains pourraient taxer nos propos d’utopique. À ceux là, nous laissons le souvenir des réveils qui nous ont précédés. Ils pourront juger par eux-mêmes la profonde influence qu'ils ont eue sur la société. Nous laissons à cet effet deux extraits de récits. Le premier nous est relaté par le revivaliste Charles Finney qui décrit un réveil produit dans la ville de New York en 1820. Le second est un aperçu de l’influence que le réveil du pays de Galles en 1904 eut sur la société. " Je voudrais dire un mot sur l'ESPRIT de PRIERE qui régnait à Rome (New.York.) pendant ce temps- là. La ville entière était en pleine prière : où que nous allions, si vous vous promenez, vous entendez une voix priante, si vous êtes dans la rue, vous apercevez deux ou trois chrétiens ensemble, rassemblés : ils prient. Où qu'ils se rencontrent, ils prient. Devant les magasins, ils prient. Partout où il y a un pécheur inconverti (et spécialement, s'il montre quelque opposition), vous trouverez immédiatement trois frères et sœurs pour prier avec lui, et en faire un sujet de prière. L'état de choses et l'atmosphère spirituelle de ce village était tels que personne ne pouvait y rentrer sans se sentir porté, avec l'impression que Dieu était présent d'une façon tout à fait particulière et merveilleuse 3.

"Il est difficile d'imaginer aujourd'hui l'impact de ce réveil dans le Pays de Galles. Des réunions de prières démarraient spontanément dans les mines, les usines, les magasins et les écoles. Les parcs d’attraction étaient saisis de la crainte de Dieu car des groupes d'évangélistes y œuvraient. Ces groupes s’étaient formés spontanément à cause de leur passion pour Jésus-Christ et de Son œuvre. Les hommes commandaient des boissons alcoolisées dans les tavernes et repartaient aussitôt sans y toucher à cause de la conviction de péché du Saint-Esprit. Le sport national, le football, perdit tout son attrait. Les vedettes se convertissaient et participaient à l'évangélisation de rue. Personne ne prêchait un message d’opposition ou de dénonciation, seul Jésus était prêché et ne laissait de place pour rien d'autre".

Les réveils qui nous ont précédés nous ont pour la plupart, laissé des modèles de société. Cela ne fait aucun doute.

14 décembre 2020

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

Références

1 https://www.euractiv.fr/section/politique/news/orban-pretend-defendre-les-chretiens-contre-limmigration/

2 Le Millénium : image ou réalité ? (pages 29-30) Charles Ryrie, Homer Payne

3 http://sentinellenehemie.free.fr/finney28.html

4  http://sentinellenehemie.free.fr/reveilgalles.html

 

 

 

 

 

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