Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront : nous mangerons notre pain, et nous vêtirons nos habits ; fais-nous seulement porter ton nom ! Enlève notre opprobre Esaïe 4v1.
Il s’est développé dans ce
qu’il n’est plus très convenable d’appeler le milieu évangélique – tant les
divergences sont doctrinales- une tendance à légiférer la polygamie sur la base
du verset cité plus haut. Des pasteurs profitant des média libres que sont les réseaux
sociaux, diffusent une interprétation personnelle des Ecritures, aux fins de justifier
la prise de plusieurs femmes en mariage. Ils évoquent à cet effet l’expérience
de quelques patriarches bibliques comme David qui n’eut pas qu’une seule femme.
Mais surtout, le nom de Salomon est évoqué comme le grand champion d’une
polygamie à laquelle l’on prête des fondements bibliques. Cette théologie du
mariage, version Facebook tient aussi à se justifier sur la base d’une
prétendue féminisation accélérée de la population mondiale actuelle, de sorte
qu’il y aurait plus de femmes que d’hommes sur la planète. Cet article est
écrit au regard des Ecritures et tenant compte des dernières statistiques
mondiales afin de répondre à cette tendance nouvelle et douteuse. Faisons pour
commencer, un peu d’exégèse !
Rappelons ici le passage cité
au début de notre méditation : Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront :
nous mangerons notre pain, et nous vêtirons nos habits ; fais-nous
seulement porter ton nom ! Enlève notre opprobre Esaïe 4v1. Ce passage-ci est précédé d’un
chapitre entier (chapitre 3) qui traite du jugement de Dieu sur le royaume de Juda
et Jérusalem sa capitale. La sentence divine qui y est prononcée est sans appel :
la désintégration nationale du royaume de Juda à cause de son péché. Au cœur de
ce chapitre qui décrit le châtiment réservé au royaume de Juda, le Seigneur
Dieu tient une place particulière à mettre en évidence la honte des fille de
Jérusalem. Les onze (11) derniers versets du chapitre 3 (v16-26) portent
essentiellement sur cette sentence adressée aux femmes de Jérusalem alors
devenue hautaines et s’étant appropriées les cultures païennes environnantes. Cette
section s’ouvre avec ces mots : parce que les filles de Sion sont orgueilleuses… La sentence qui suit est alors
indiscutable : le Seigneur rendra
chauve le sommet de la tête des filles de Sion, l’Éternel découvrira leur
nudité v17. Au verset 25, la sentence arrive à son
paroxysme. Et c’est là que nous retrouvons notre problématique de départ :
Tes hommes tomberont sous le
glaive et tes héros dans le combat. Le verset suivant (4v2)
qui dit : Et sept femmes
saisiront en ce jour un seul homme, et diront : nous mangerons notre pain,
et nous vêtirons nos habits ; fais-nous seulement porter ton nom ! Enlève
notre opprobre, vient donc comme une conclusion logique à une
série de menaces proférées contre des femmes du royaume de Juda qui s’étaient
égarées du chemin du Seigneur.
Ce passage qui est brandi
par les tenants de cette maladroite théologie du mariage est donc une
interprétation tendancieuse pour justifier une boulimie sexuelle à peine
voilée. Les égarements des patriarches comme Salomon qui prit 1000 femmes pour
satisfaire sa volupté, ne peut aucunement être un modèle à copier. Car faut-il
le dire encore, la Bible ne cache pas les erreurs de ses héros.
Pour justifier cette
approche douteuse du mariage, les tenants de cette conception affirment que
notre société actuelle, dans sa répartition sexuelle, se prête bien à l’accomplissement
d’Esaïe 4v1. L’on affirme à cet effet qu’il y aurait plus de femmes que d’hommes
à la surface du globe. Il faut croire qu’en plus d'être des pasteurs mal renseignés
sur le plan biblique, ils le sont davantage sur le plan des résultats d’enquêtes
des Nations Unies. Selon justement les dernières statistiques publiées par les
Nations Unies, il y a à ce jour à peu près autant d’hommes que de femmes sur la
planète en 2020 1.
Il nait, il est vrai un peu plus de garçons que de filles : 106 garçons
pour 100 filles 2.
Mais vu que le taux de mortalité est légèrement plus élevé chez les garçons que
chez les filles dans l’enfance, l’écart tend à se réduire. Résultat : il y
a environ 102 hommes pour 100 femmes 3. Statistiques qui vont à l’encontre de
la croyance populaire qu’il y a plus de femmes que d’hommes. Il est vrai qu’à
un certain âge, l’écart se creuse davantage au profit des femmes, de sorte qu’il
y est plus de femmes que d’hommes sur la planète. Mais ce cas de figure s’observe
uniquement à l’approche des cent ans car les femmes vivent plus longtemps que
les hommes. Sur 10 personnes âgées de 100 ans donc, 08 sont des femmes 4. C’est à ce seul
moment de la vie que l’écart se creuse. Nous nous imaginons mal cependant, ces prédicateurs
de la polygamie, épouser des femmes de 90 voire 100 ans !
Cette lecture statistique de
la population mondiale démontre encore une fois que bien malgré le péché de l’Homme,
l’Éternel continue de veiller à l’équilibre homme-femme pour que se perpétue la
race humaine. Celui qui a dit à Adam :
je lui ferai une aide semblable à
lui Genèse218, celui-là donc,
continue encore de faire une femme
pour un homme. La polygamie ne peut
se justifier ni selon les Ecritures, ni d’après les statiques de la population
mondiale. Ces prédicateurs au service de satan, sont une honte pour l’Eglise. Veillez
donc à ne pas vous laisser séduire.
30 octobre 2020
Abomey-Calavi, Bénin
Samuel GOHOUNGO
M/A Histoire des
religions
Références
Houuuummmm!
RépondreSupprimerMerci et que le Seigneur bénisse l'oeuvre de tes mains
RépondreSupprimerAmen!
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