L’Église
de notre époque typifiée par celle de Laodicée Apocalypse 3v14-19
est traversée par un courant
dangereux : un narcissisme doctrinalement professé. Découvrons ensemble
quelques-uns de ces traits orgueilleux qui retiennent l’Eglise dans les pièges
de ce siècle.
Les anciens grecs rapportent un mythe
intéressant : le mythe de narcisse. Ce jeune homme (Narcisse) était selon
ce qui nous est raconté, d'une beauté parfaite. Il était si beau qu'il se
plaisait à regarder son image apparaitre dans l’eau claire de la rivière. Un
jour alors qu'il se mirait encore dans l’eau de la rivière, trop occupé à se
contempler, il perdit l’équilibre et tomba dans le cours d'eau. Entraîné par le
courant, il se noya puis mourut. Une fleur poussa sur le lieu de la tragédie et
porta le nom de narcisse.
Il s’agit bien étendu d'un mythe.
Mais cette construction imaginaire nous apprend bien des choses. Elle est
surtout intéressante pour l’église de notre génération. Car oui, l’Eglise de
notre époque est à bien d’égard comparable au légendaire Narcisse décrit par
les anciens grecs. Fière de ses richesses et de sa prétendue identité en
Christ, la super église des 20 et 21e siècles s’est égarée en se
contemplant elle aussi dans son miroir.
L’arrogance de l’Eglise de notre
époque est dans un premier temps, doctrinale. Car c'est sur la base d'une
interprétation erronée de la définition du nouvel Homme en Jésus-Christ que
s'est construite cette arrogance à peine voilée. Rappelons-le. Le super-Homme
présenté par l’Evangile de la prospérité croit pouvoir édicter des lois,
décréter des arrêtés, ordonner même à Dieu de tenir telle ou telle conduite. À
terme, ce super-Homme s’est érigé en un dieu sur terre ; un dieu assoiffé
de domination temporelle. Parvenue à ce stade d’arrogance spirituelle, ce néo
christianisme prétend affirmer son identité en Christ en centrant sur l’Homme
dit régénéré, le message évangélique : Je
suis intouchable, je domine, je suis, je règne etc…Autant de je suis qui ont fini par pousser
l’Eglise de notre siècle, à adorer ce qu’elle serait devenue en Christ. Le
danger est d’autant grave que cette arrogance est érigée en doctrine.
Mais le narcissisme de notre Église se traduit
aussi par ses possessions aussi bien naturelles que spirituelles. La richesse
de nos cathédrales ainsi que les multiples dons du Saint Esprit sont
malheureusement devenues le point d’attraction de toute l’effervescence chrétienne
au 21ème siècle. En insistant sur sa prétendue identité en Christ,
l’Eglise n’a eu de cesse de rappeler qu’elle est riche : faisant échos aux
reproches de Jésus-Christ à l’église de Laodicée : Tu dis je suis riche, je me suis
enrichie, je n’ai besoin de rien Apocalypse 3v17. Sur cette
base, la super Église des 20 et 21ème siècles se revendique
fièrement de la théologie de la prospérité affirmant avec arrogance que la
richesse est le signe extérieur de la nouvelle naissance. Il n'est pas étonnant
de voir alors des chrétiens vivre pour amasser des richesses ici-bas, en toute
opposition à l’ordre du Seigneur qui dit : Ne vous amassez pas des trésors
sur cette terre Matthieu 6v19. C’est dans ses richesses
qu’elle (l’Eglise) se mire, croyant faussement y trouver le baromètre de sa
propre foi. Nous voici devant le scandale d'une Église qui a fait le choix de
se mirer dans l’élégance de ses cathédrales nouvelles, dans le chic de sa belle
musique et surtout dans le grand volume de ses billets de banque.
Ajoutée à ce scandale d'une vie
centrée sur ses propres possessions matérielles, l’Eglise a aussi commis
l'infamie de se centrer sur les dons du Saint-Esprit au détriment de l’Esprit
lui-même. Depuis la fin du réveil d'Azuza Street (1909 aux États-Unis),
les pentecôtistes n'ont eu de cesse de rechercher des expériences spirituelles
en se ventant d'être plus avancés dans la foi que tous ceux-là qui ne parlaient pas en d’autres langues. Une
des plus grandes déviances qui en a découlé est l’introduction du mysticisme
dans l'Eglise. Cela parait évident quand on considère le cœur orgueilleux avec
lequel les chrétiens de ce siècle revendiquent les dons de l’Esprit. Il y a
certes quelques saints hommes épars sur cette terre, mais pour la plupart, les
pentecôtistes, les charismatiques et les néo charismatiques recherchent les
dons de l’Esprit (notamment les dons de puissance) pour impressionner
les foules. C’est ici un scandale plus grand encore.
Au regard de tout ceci, il faut trouver le narcissisme de l'Eglise à la confluence des déviances doctrinales et des pratiques douteuses. En image donc, la super Église des 20 et 21ème siècles ressemble à une jeune fille qui passe ses journées devant son miroir. Et le reproche du Seigneur se fait encore entendre ici : Tu étais d'une beauté accomplie, digne de la royauté… mais tu t'es confiée dans ta beauté et tu t'es prostituée à la faveur de ton nom Ézéchiel 16v13/15
Samuel GOHOUNGO
M/A Histoire des religions
Merci beaucoup contemplons la beauté de Christ et mirons-nous au travers de la parole c'est très important
RépondreSupprimerOui je suis d'avis lorsque nous recherchons le Saint-Esprit, les fruits viennent toujours et là il le donne à chacun selon qu'il veut
RépondreSupprimerje t'apprécis beaucoup mon docteur