lundi 7 décembre 2020

Une famine prophétique au 21e siècle

 


Au cours de l’histoire d’Israël, il est quelques fois arrivé des temps particulièrement difficiles où la voix de Dieu se fit rare. Dans certains cas, elle se faisait même quasiment absente de la vie du peuple pourtant élu. La raison d’un tel éloignement de Dieu vis-à-vis de la descendance de Jacob tient aux multiples péchés cycliquement reproduits par le peuple malgré les interdits de l’Eternel Dieu avec qui il avait contracté une alliance. Ces temps particuliers à dessein choisis par Dieu pour silencieusement rappeler à son peuple l’étendue et la profondeur de son péché, nous les désignons par l’expression famine prophétique. Le livre de Samuel nous donne un aperçu de ce qu’ils peuvent être : le jeune Samuel était au service de l’Eternel devant Eli. La parole de l’Eternel était rare en temps-là, les visions n’étaient pas fréquentes I Samuel 3v1. Pareillement, la période comprise entre les deux testaments est également une longue famine prophétique qui dura quatre siècles. Entre la prophétie de Malachie qui est le dernier livre du premier testament et l’Evangile selon Matthieu qui ouvre le canon du nouveau testament, il s’est approximativement écoulé quatre siècles au cours desquels, la parole de l’Eternel se fit quasiment absente. Une longue famine prophétique pour un peuple rebelle qui depuis son alliance avec l’Eternel Dieu au mont Sinaï, n’eut de cesse de mépriser les recommandations de son Dieu. Cette fâcheuse habitude du peuple à piétiner la loi de Dieu a donc de temps à autre occasionné des fameux de silence de la part de Dieu au cours desquels, les visions n’étaient pas fréquentes I Samuel 3v1. A certaines époques, lorsque Dieu faisait silence, il arrivait que des prophètes s’improvisent eux-mêmes des prophéties douteuses pour combler le vide. Ils parlaient donc au nom de Dieu, là où Dieu lui-même avaient fait silence. Jérémie nous dit : et l’Eternel me dit : c’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leur cœur, qu’ils vous prophétisent Jérémie 14v14.  Conséquences directes du péché d’Israël, les famines prophétiques ne furent jamais dans le plan parfait de Dieu. Mais elles sont apparues comme des instruments de jugement au service de l’Eternel pour ramener son peuple vers lui.

Avec l’instauration de la nouvelle alliance, il ne saurait à proprement parler, avoir de famine prophétique en ces temps qui sont ceux de la grâce. En effet, après avoir à plusieurs reprises et de plusieurs manières parler à nos pères par les prophètes, Dieu dans ces temps qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils Hébreux 1v1. Ainsi, c’est en Jésus-Christ que nous trouvons le couronnement de tout ce que précédemment, Dieu avait annoncé par les prophètes. La perfection de son œuvre salvatrice et sa parole écrite (la Bible) nous assurent d’une nourriture prophétique au quotidien. Il nous revient simplement de nous servir à la table du grand Roi. Et loin derrière nous, les famines prophétiques autrefois vécues par Israël. Pourtant, à regarder de près, nous paraissons loin de cet état idéal.

Si en effet les famines prophétiques autrefois vécues par Israël peuvent être définies comme le silence de Dieu à l’égard d’un peuple rebelle, dans la nouvelle alliance et précisément à l’époque de l’Eglise laodicéenne, les disettes prophétiques sont produites par un refus du peuple de Dieu d’écouter la voix de l’Eternel. Ici donc, Dieu ne fait pas silence. Etonnamment, c’est plutôt le peuple qui refuse d’écouter. Ce refus d’approcher de Dieu pour écouter sa voix se traduit par un recul de la culture biblique au sein de l’Eglise des 20e et 21e siècles. La Bible est à ce jour le livre le plus vendu autour du globe : 4 milliards d’exemplaires diffusés à travers les siècles 1. Chaque année, au bas mot, 25 millions de tirages sont vendus un partout sur la planète 2. La Bible est le livre le livre au tirage le plus important mais aussi le plus constant à travers les siècles. Depuis 2014, le canon protestant de la Bible est disponible en 531 langues et dialectes 4. Quant au Nouveau Testament, il est à lui seul disponible en 1329 langues et dialectes 5. Aucun autre livre n’a autant été traduit et diffusé selon une étendue géographique aussi importante. Mais alors que la voix de Dieu se fait de plus en plus accessible à travers sa Parole, l’Eglise de moins en moins semble écouter cette voix qui vient du plus grand des livres.

Au sein même de l’Eglise supposée être une colonne de vérité, le message de Jésus-Christ est détourné puis étouffé. L’aspiration à la sainteté s’est trouvée substituée par l’évangile matérialiste de la prospérité financière ; le message de la grâce lui a été étouffé par celui des mille lois du royaume ; le millénium et l’éternité ont été remplacés par le message satanique du "règne maintenant"…et la liste est longue. L’apôtre Paul annonçait bien notre époque lorsqu’il écrivit : il viendra un temps où les hommes ne supportant plus la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs II Timothée 4v3. Tristement, la famine prophétique de notre époque n’est pas due à un silence de notre Dieu, mais au refus de l’Eglise d’écouter la voix de son Maitre. A cela se rajoute un plus grand danger encore : celui de continuer à croire que nos déviances doctrinales sont des révélations venues de Dieu. Le christianisme de notre époque c’est donc doublement égarée dans ce désert prophétique qu’il s’est lui-même crée.

07 décembre 2020

Abomey-Calavi, Bénin

Samuel GOHOUNGO

M/A Histoire des religions

 

Références

1,2,3,4,5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible

 

 

 

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